(Québec) Le Parti québécois (PQ) lance une pétition sur le site de l’Assemblée nationale pour étendre la loi 101 au réseau collégial.

Le PQ souhaite ainsi rendre obligatoire pour les élèves issus du réseau scolaire francophone la fréquentation du cégep en français.

Le PQ avait déjà essayé en vain d’amender en ce sens le projet de loi 96, la réforme de la Charte de la langue française du gouvernement caquiste, qui est actuellement à l’étude en commission parlementaire.

Le lancement de cette pétition coïncide avec la vague de professeurs de 19 cégeps qui prennent position en faveur de l’extension de la loi 101 au collégial.

Un 20e cégep s’apprête à se prononcer aussi : le cégep Édouard-Montpetit, situé dans la circonscription de Marie-Victorin à Longueuil, où se déroule actuellement une élection complémentaire cruciale.

« Je ne ferai pas dans la numérologie, mais, ça serait quand même un symbole fort, un 20e », a déclaré le candidat péquiste dans cette complémentaire, Pierre Nantel, en entrevue avec La Presse Canadienne.

Selon lui, on devrait écouter les professeurs du collégial qui sont en première ligne de ce combat pour le français et qui constatent le recul de langue et de la culture québécoise.

M. Nantel a fort à faire actuellement pour conserver cette circonscription dans le giron du PQ depuis toujours et que la Coalition avenir Québec espère ravir le 11 avril.

« Le cégep en français, c’est impératif », a poursuivi M. Nantel, qui veut promouvoir cette proposition durant sa campagne électorale.

« Il y a un recul du français au Québec, c’est frappant, on ne peut pas laisser ça aller. Je ne peux accepter que le Québec est en train de se “ Louisianiser ”. »

Selon les données du PQ, depuis 1995, la part des étudiants collégiaux qui fréquentent les cégeps en anglais et leur pendant privé subventionné, est passée de 14,9 % à 19 %.

Des analystes estiment que la fréquentation du cégep en anglais favorise l’anglicisation des jeunes et détermine leur futur parcours universitaire et professionnel.

Dans son préambule, la pétition souligne d’ailleurs que « de nombreux experts et groupes ont publiquement affirmé leur appui à cette mesure, la jugeant essentielle pour assurer l’avenir du Québec en français ».

Ils auraient souhaité que le gouvernement freine l’attrait exercé auprès des jeunes par l’anglais, en élargissant au niveau collégial l’application de la loi 101, actuellement réservée aux secteurs primaire et secondaire. Seuls les enfants nés de parents ayant étudié en anglais ont accès à l’école anglaise.

En février, le PQ avait proposé de modifier le projet de loi 96 pour étendre les dispositions de la Charte de la langue française au réseau collégial, mais l’amendement avait été rejeté par les élus de la Coalition avenir Québec, du Parti libéral et de Québec solidaire.

Au lieu d’en interdire l’accès, le gouvernement a plutôt choisi de plafonner la proportion d’admissions au cégep anglophone au niveau de 2019, soit 17 %.

Dans un mémoire déposé en octobre, la Fédération des cégeps avait soutenu que « les cégeps ne sont pas la cause de l’anglicisation au Québec ».