Les chargés de cours de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) ont voté à forte majorité pour un mandat de grève générale illimitée, après un an de négociation « qui piétine ». Leurs demandes : moins de précarité, plus de reconnaissance.

Le Syndicat des professeures et des professeurs enseignants de l’UQAM a voté à 90 % mercredi en faveur d’un mandat de grève générale illimitée à déclencher « au moment opportun ».

Le président du syndicat, Olivier Aubry, se désole d’en venir à cet « ultime moyen ». Mais après un an de négociation infructueuse, les 2500 membres qu’il représente sont « écœurés par l’attitude de l’employeur. » « Plus d’un an et 29 séances, et on est comme au début. On veut que l’employeur négocie sérieusement », dénonce-t-il.

La précarité des chargés de cours — qui occupent des postes contractuels semestre après semestre — est le principal cheval de bataille du syndicat, qui renouvelle sa convention collective, échue en 2019. (La pandémie avait reporté le début des négociations.)

Or, les propositions de l’UQAM vont dans le sens inverse, s’indigne M. Aubry. Le syndicat déplore même des « reculs », citant l’augmentation de la période de probation et la perte de points d’ancienneté après l’annulation d’un cours proposées par l’employeur.

« Au lieu de valoriser nos membres et leur expertise, la direction de l’UQAM semble vouloir les déprécier avec des propositions inacceptables », tonne le syndicaliste.

Au 1er cycle, les chargés de cours enseignent plus de 60 % des cours. Dans certains départements, la proportion grimpe à 80 %. « Les chargés de cours portent l’enseignement au premier cycle. On pourrait avoir une meilleure reconnaissance », revendique M. Aubry.

Le syndicat formule aussi certaines demandes concernant l’enseignement en ligne, la représentation au sein des instances de l’université et la liberté académique.