Le ministère de l’Éducation a mis en demeure trois écoles juives ultra-orthodoxes de Montréal de cesser toute activité immédiatement. Celles-ci continuaient de recevoir des élèves malgré le fait que la pandémie force l’école à distance pour l’ensemble des élèves de la province.

Le cabinet du ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, confirme que des inspecteurs ont effectué des visites dans certaines écoles des communautés juives la semaine dernière, mais refuse pour l’instant de dire combien d’établissements ont été visités.

Lundi, trois ont reçu des mises en demeure, mais d’autres pourraient suivre.

Plusieurs médias, dont La Presse, ont rapporté dans les dernières semaines que certaines écoles de la métropole fréquentées par les enfants de la communauté juive ultra-orthodoxe poursuivent leurs activités, malgré les directives gouvernementales.

Des dizaines d’élèves ont notamment été vus sortant de l’école Belz, dans l’arrondissement d’Outremont.

« Certaines écoles [juives] respectaient les règles et n’ont pas eu de mise en demeure », nuance toutefois Florent Tanlet, attaché de presse du ministre Roberge, qui fait état pour certaines d’elles de « portes barrées en raison de la COVID-19 ».

Fin décembre, le Service de police de la Ville de Montréal avait confirmé s’être rendu dans des écoles à la suite de plaintes pour non-respect des mesures sanitaires.

Les mises en demeure du ministère de l’Éducation « n’effacent pas » les plaintes portées auprès des policiers, indique M. Tanlet. Des amendes pour violation des règles sanitaires pourraient aussi être imposées à ces écoles.

Le gouvernement a fermé les écoles primaires et secondaires jusqu’au 17 janvier en raison de la flambée des cas de COVID-19. D’ici là, les écoles doivent offrir un enseignement à distance.

Une situation semblable en 2020

Une situation semblable s’était produite en décembre 2020. Le ministère de l’Éducation avait alors qualifié d’« inacceptable » le fait que des élèves continuent de fréquenter des écoles malgré la situation sanitaire.

Le Conseil des juifs hassidiques du Québec s’était alors dit « consterné par les accusations » du ministre de l’Éducation. Ces écoles, soutenait-on alors, respectaient le décret gouvernemental permettant aux élèves ne bénéficiant pas de la technologie nécessaire à l’enseignement à distance de se présenter à l’école en personne.

« Nous croyons que les élèves de nos communautés tombent dans ces catégories », avait argué le Conseil des juifs hassidiques. Au moment d’écrire ces lignes, lundi soir, le Conseil n’avait pas répondu à notre demande d’entrevue.

Avec Florence Morin-Martel, La Presse