L’usage des outils technologiques ne motive pas autant les élèves à apprendre dans un contexte d’enseignement à distance qu’en présence, a déclaré dimanche la Fédération du personnel de l’enseignement privé (FPEP), affiliée à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), à la lumière d’un rapport mené par l’organisation. L’école en ligne doit ainsi être balisée, selon la FPEP-CSQ.

Le rapport de la FPEP-CSQ, sous le thème de « L’écran nous déconnecte, l’enseignement à distance a des conséquences », dévoile 10 constats qui découlent d’entrevues avec des membres de l’organisation.

La fédération plaide que l’enseignement à distance doit être réglementé dans le but d’en limiter les effets négatifs, dont l’alourdissement de la tâche des enseignants et la surexposition des élèves à l’écran, engendrant une fatigue importante.

« Nos travaux vont à l’encontre d’une certaine vision de chercheurs pour qui l’usage de la technologie aurait un effet de motivation sur les élèves. Notre enquête a démontré qu’à distance, cette hypothèse ne s’est pas avérée [exacte] », a déclaré d’emblée le président de la FPEP-CSQ, Stéphane Lapointe.

« À distance, les élèves sont désengagés et deviennent spectateurs de leurs apprentissages », a ajouté M. Lapointe. Le tutorat serait une stratégie qui pourrait contribuer à la motivation des élèves dans ce contexte, selon la FPEP.

« Beaucoup d’efforts, peu de résultats »

L’école en ligne engendre plusieurs impacts négatifs autant chez les enseignants que chez les élèves, selon la FPEP-CSQ. La tâche des enseignants s’est notamment alourdie.

« On ne peut pas prendre une planification de cours et juste faire un copier-coller pour une plateforme numérique », affirme la vice-présidente de la FPEP-CSQ, Marie-Josée Dallaire.

Le président de la FPEP est sans équivoque concernant l’enseignement à distance. « [C’est] beaucoup d’efforts pour peu de résultats », plaide Stéphane Lapointe.

L’école en ligne a également un effet négatif sur la relation entre les élèves et les enseignants. « [L’enseignement à distance] rompt ce lien précieux qui favorise l’apprentissage », déplore Mme Dallaire.

L’étude est issue de plus de 18 heures d’entrevues réalisées avec 17 syndicats.

Des balises pour l'automne

L’enseignement à distance n’est « pas la voie à envisager », a évoqué Mme Dallaire, et doit uniquement être employé dans des cas exceptionnels.

La fédération plaide que l’école en ligne doit être réglementée par le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, dans le but d’en limiter les effets négatifs. La FPEP souhaite que des balises claires soient en place dès la rentrée scolaire à l’automne prochain.