(Québec) L’opposition officielle propose jusqu’à 9000 $ en primes sur trois ans pour régler une partie de la pénurie de places en services de garde.

Le Parti libéral (PLQ) suggère ainsi une solution de 36 millions par an au ministre caquiste de la Famille, Mathieu Lacombe, qui tente depuis des mois de combler la demande et se plaint des délais.

Le PLQ estime que sa proposition pourrait permettre d’ouvrir rapidement au moins 12 000 places supplémentaires.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Marc Tanguay

Les libéraux font ainsi écho au mouvement Ma Place au travail, un groupe de 51 000 parents en attente d’une place pour leur enfant.

« On vit une crise sans précédent, a déploré le porte-parole libéral en matière de Famille, Marc Tanguay, dans une entrevue avec La Presse Canadienne diffusée dimanche. La profession n’est pas valorisée et les conditions sont difficiles, sur le plan financier. »

Une prime pour les nouvelles

Le PLQ recommande d’abord de consolider et d’accroître les services de garde en milieu familial.

Il suggère d’abord de verser une nouvelle prime de 3000 $ pour chaque nouveau service de garde en milieu familial, afin d’encourager l’ouverture de places supplémentaires. Car pas moins de 1500 garderies en milieu familial ont fermé leurs portes depuis 2020.

La prime permettrait notamment aux nouvelles responsables de milieu de garde de financer les aménagements à leur domicile, d’acheter du matériel et des jouets, etc.

Si 2000 nouvelles candidates se portent volontaires et que chacune ouvre six places, cela équivaut à 12 000 places. Qui plus est, ces 12 000 places sont déjà prévues dans les budgets du Ministère, mais non utilisées, plaide le PLQ.

3000 $ par an pendant trois ans

En outre, pour consolider le réseau déjà existant de 12 000 services de garde en milieu familial (RSG), le PLQ suggère de leur accorder une prime de 3000 $ par an pendant trois ans.

« On veut arrêter l’hémorragie, arrêter leur départ en masse, et ça passe par les conditions financières. Il faut leur donner un incitatif plus long qu’une année, une prévisibilité, de la stabilité. Vous vous engagez ainsi sur une perspective à plus long terme. »

Bien entendu, le nouveau service de garde qui a touché l’incitatif financier de 3000 $ pour son ouverture serait admissible à cette autre prime de 3000 $ une fois la première année écoulée.

Pourquoi 3000 $ ?

Mais pourquoi 3000 $ ? Tout simplement parce que ces responsables de services en milieu familial gagnent environ une trentaine de milliers de dollars par année. Le boni suggéré correspond donc à un supplément de 10 %.

Cependant, M. Tanguay fait valoir qu’il s’agit d’un minimum et que le ministre pourrait bien proposer un incitatif plus alléchant.

Si 12 000 RSG touchent 3000 $ d’incitatif par an, cela équivaut à 36 millions par an, ce qui « respecte la capacité de payer des Québécois », estime M. Tanguay.

Enfin, le porte-parole libéral fait valoir que sa proposition est simple et peut rapidement être mise en œuvre, en quelques semaines, comparativement à l’ouverture d’un Centre de la petite enfance (CPE), qui prend en moyenne 36 mois.

Par conséquent, la solution du PLQ est idéale dans beaucoup de régions frappées par la pénurie telles que la Gaspésie et le Saguenay-Lac-Saint-Jean, argue M. Tanguay.

« Des élus municipaux de partout au Québec nous disent : "Aidez-nous, on est capable de cibler des personnes qui pourraient ouvrir des garderies en milieu familial, de les épauler" », a conclu l’élu libéral.