(Montréal) La grève des 73 000 enseignants représentés par la CSQ aura bel et bien lieu mercredi matin.

Quelque 73 000 enseignants du primaire, secondaire et de la formation professionnelle, dans des centres de services scolaires francophones et des commissions scolaires anglophones, débraieront durant quelques heures, à compter de 0 h 01, la nuit prochaine, jusqu’à 9 h 30 mercredi matin.

Les parties devaient de nouveau croiser le fer devant le Tribunal administratif du travail, mardi, après que la Cour supérieure eut refusé lundi d’intervenir pour suspendre l’exercice de la grève.

Finalement, des discussions en conciliation ont eu lieu entre les parties mardi avant-midi — une étape habituelle avant de se rendre en audiences devant ce tribunal. Et à la suite de ces discussions en conciliation, les parties n’ont pas eu besoin d’être entendues par le tribunal en après-midi, a rapporté en entrevue la présidente de la Fédération des syndicats de l’enseignement, affiliée à la CSQ, Josée Scalabrini.

Elle ne parle toutefois pas d’entente en conciliation. Elle a expliqué que les gestionnaires scolaires voulaient être rassurés sur certains aspects de la grève, notamment obtenir l’assurance que les enseignants seraient de retour en classe dès 9 h 31 et qu’ils respecteraient les consignes sanitaires.

Et, selon elle, les représentants syndicaux ont réussi à rassurer les gestionnaires scolaires. « Ils ont dit aux gens du Tribunal administratif du travail qu’ils ne voulaient plus plaider, parce qu’en fin de compte, on avait répondu à leurs questions, qu’on les avait sécurisés », a résumé Mme Scalabrini.

Les gestionnaires scolaires avaient auparavant contesté la grève devant la Cour supérieure. Ils arguaient que celle-ci, justement parce qu’elle ne durait que quelques heures, en matinée, nuisait à l’organisation du transport d’écoliers et aux services de garde.

Mais lundi, la Cour supérieure avait rejeté la demande d’injonction des centres de services scolaires et commissions scolaires anglophones. Elle avait affirmé que ce qu’ils lui demandaient revenait à suspendre l’exercice d’une grève pourtant légale. La Cour supérieure avait aussi dit qu’il appartenait plutôt au Tribunal administratif du travail d’entendre les causes reliées au Code du travail.

Mme Scalabrini a déploré le fait qu’une grève légale de quelques heures ait été ainsi « judiciarisée » par des centres de services scolaires et des commissions scolaires.

« C’est épouvantable qu’on ait utilisé les parents et les élèves pour faire mal paraître les enseignants », a-t-elle critiqué.

Cette grève de quelques heures fait partie d’un mandat de grève plus large, d’une durée de « l’équivalent de cinq jours », qui a été adopté par l’ensemble des membres de la Centrale des syndicats du Québec dans le milieu de l’éducation.

La CSQ continue de contester le fait que certains centres de services scolaires, devant l’imminence de la grève, avaient décrété une journée complète d’enseignement à distance. Or, l’enseignement à distance était permis par décret à cause de la pandémie, et non en cas de conflit de travail, argue-t-elle.