(Québec) Le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, s’appuie sur des données recueillies dans trois centres de services scolaires pour affirmer que le programme de tutorat « se déploie assez bien ».

Si l’on se fie à ces données qu’il a présentées mardi soir lors d’un exercice de reddition de comptes à l’Assemblée nationale, ce sont environ 10 % des élèves qui ont accès à des services de tutorat.

Le programme de tutorat annoncé en janvier par le gouvernement du Québec doit venir en aide aux élèves qui connaissent des difficultés depuis le début de la pandémie.

Au Centre de services scolaires des Hautes-Rivières, en Montérégie, 2026 élèves reçoivent des services de tutorat, a affirmé le ministre, ce qui équivaut à 11 % des élèves.

À Beauce-Etchemin, 1294 élèves sont suivis en tutorat, tandis que le Centre de services scolaires de Marguerite-Bourgeoys, à Montréal, en compte 4400, soit presque 9 % des élèves.

« Ce sont beaucoup d’élèves », s’est félicité M. Roberge devant les députées de l’opposition qui demandaient à avoir plus de détails sur ce programme.

Combien de tuteurs ont été embauchés ? Combien d’élèves ont été dirigés en tutorat et combien d’heures de tutorat ont été offertes jusqu’à présent ?

Les réponses viendront plus tard, a déclaré M. Roberge.

« On a demandé aux centres de services scolaires […] d’avoir […] le nombre exact de tuteurs, d’élèves, d’heures. Ils nous ont dit : “Oui, oui, mais laissez-nous enseigner.” »

La députée libérale Marwah Rizqy a accusé le ministre d’être mal préparé, tandis que Christine Labrie, de Québec solidaire, a dit constater qu’il avait « énormément de misère à faire des suivis sur ses dossiers ».

Entre-temps, les écoles peinent à répondre à la demande, a-t-elle déploré. Souvent, les élèves doivent être en situation d’échec dans plusieurs cours pour pouvoir avoir accès aux services de tutorat.

Mme Labrie a donné l’exemple d’une école secondaire, dont elle a tu le nom, qui, faute d’un nombre suffisant de tuteurs, a dû se tourner vers le privé pour aider quelque 930 élèves en situation d’échec.

« Ils ont dû limiter le service à ceux qui avaient des échecs en français et en mathématiques seulement, a-t-elle affirmé. Ça m’apparaît hautement problématique. »

Selon la députée péquiste Véronique Hivon, un portrait global du programme de tutorat aurait permis d’ajuster le tir avant la fin de l’année scolaire.

Elle note que le budget de 11 millions pour le tutorat est « excessivement mince ».

« Parmi les lettres que j’ai reçues, je veux lui donner un exemple d’une école où, pour pouvoir avoir accès au tutorat, il faut être en échec […] dans trois matières à sanction. »

« Je trouve ça complètement anormal et déplorable », a déclaré Mme Hivon.

Le ministre de l’Éducation a fait valoir qu’en plus du tutorat, des services de récupération étaient offerts dans les écoles.