(Québec) Le gouvernement Legault observe une hausse du taux d’échec au premier bulletin en mathématiques et en français pour certains niveaux du secondaire dans les écoles du Québec.

En point de presse, mercredi, le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, a dévoilé les résultats d’une étude statistique réalisée par son ministère concernant le retard scolaire potentiel des élèves québécois en période de pandémie de COVID-19. Il a aussi annoncé que le premier bulletin, remis la semaine dernière, vaudra 35 % de l’année scolaire. Le deuxième et dernier bulletin, remis en juin, aura une pondération de 65 %.

Selon les données fournies par Québec, le taux d’échec au premier bulletin a augmenté cette année pour les élèves de troisième à cinquième secondaire en mathématiques et pour les élèves de deuxième à cinquième secondaire en français.

De façon plus précise, le taux d’échec en mathématiques pour les élèves de quatrième secondaire s’élève au premier bulletin à 23,2 %, une hausse de 4,2 points de pourcentage comparativement aux résultats de la dernière année scolaire. Il s’agit de la plus forte variation du taux d’échec observée par le ministère. Pour les élèves de troisième secondaire en mathématiques, le taux d’échec s’élève à 25,6 %, en hausse de 3 points de pourcentage.

En français, la plus forte variation du taux d’échec s’observe en troisième secondaire, alors que celui-ci augmente de 1,9 point de pourcentage, s’établissant à 18,8 %. En cinquième secondaire, le taux d’échec se situe à 14,8 %, en hausse de 1,7 point de pourcentage, alors qu’il augmente de 1,5 point de pourcentage en deuxième secondaire.

Les chiffres publiés mercredi par Québec nuancent ce qu’a observé la Fédération québécoise des directions d’établissement d’enseignement (FQDE), qui a diffusé plus tôt cette semaine des données préliminaires qu’elle a recueillies auprès de 80 écoles primaires et d’une trentaine d’écoles secondaires publiques du Québec. Selon la FQDE, le taux d’échec en français oscillerait au premier bulletin autour de 20 %, et autour de 25 % en mathématiques (alors qu’ils se situent habituellement à 10 et 15 % respectivement).

Des données « encourageantes »

Jean-François Roberge estime que les données compilées par son ministère sont « encourageantes » et que les variations du taux d’échec ne « [sont] pas insurmontables ». Il reconnaît tout de même qu’il faut être prudent en comparant le premier bulletin de l’année précédente à celui de la présente année scolaire, alors que nombre d'enseignants ont réduit la matière aux savoirs essentiels.

« C’est une comparaison qui a ses limites, [mais] qui apporte un éclairage intéressant […]. C’est important d’avoir un portrait statistique, bien qu’imparfait, mais rigoureux en fonction de la taille de l’échantillon et de la composition de l’échantillon pour savoir où on en est pour prendre la décision sur la pondération des étapes », a-t-il dit.

Pour présenter son propre bilan du premier bulletin, le ministère de l’Éducation a recueilli des données auprès de 198 écoles du réseau public et de 16 écoles du réseau privé.

« Ces écoles sont en très grande majorité publiques (92,5 %) et enseignent en langue française (84,6 %). Parmi les écoles publiques consultées, environ le tiers (34,3 %) sont situées dans la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM). L’indice de défavorisation (IMSE) des écoles publiques sollicitées est représentatif de la distribution observée pour l’ensemble du Québec », explique le ministère dans une note méthodologique.

Encore du rattrapage

Le ministre de l’Éducation estime qu’il faudra plus d’un an pour reprendre le retard accumulé dans les écoles. Pour les élèves qui terminent cette année leur cinquième secondaire, des mesures de rattrapage pourraient aussi être mises en place dans les cégeps, a-t-il annoncé.

« Il ne faut pas se mentir tout le monde ensemble, collectivement, puis se faire croire que tout va bien parce que les taux de réussite sont comparables [à l’an dernier]. Je pense que ce serait de se mentir à tous. C’est important de le préciser », a dit M. Roberge. Il souhaite profiter du prochain été « pour donner de l’aide à ceux qui en auront besoin ».

« Je suis conscient qu’il y a quand même un rattrapage à faire. C’est peut-être un paradoxe parce qu’on dit qu’il y a peu de changements dans les taux de réussite, mais je pense qu’il y a des élèves qui ont quand même des retards qu’ils ont pris pendant cette période-là. Et je suis conscient aussi qu’il y a des enseignants qui peuvent avoir adapté leurs évaluations », a précisé le ministre.