(Montréal) Alors que Québec parle d’une accélération de la négociation avec les syndicats d’enseignants, la CSQ, qui représente la majorité d’entre eux, affirme que c’est « tout le contraire » et décrit du « surplace ».

Mardi, lors de la période des questions en Chambre, la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, a parlé d’une « accélération de ces négociations » avec la Centrale des syndicats du Québec et la Fédération autonome de l’enseignement. « On a entendu le message des enseignants. On est dans l’action », a lancé la ministre.

« Le gouvernement a fait de l’éducation et de la réussite éducative des élèves sa priorité. Il en découle un engagement fort important d’améliorer également les conditions de travail des enseignants, et c’est ce que nous voulons faire », a ajouté la ministre.

Or, la présidente de la CSQ, Sonia Éthier, a brossé un tout autre portrait mercredi. Elle rapporte que les tables de négociation dans l’enseignement et l’enseignement supérieur « font du surplace », que les rencontres « se tiennent au compte-gouttes » et que les négociations sont loin de bien aller.

« Cela fait plusieurs mois que le Conseil du trésor affirme que les négociations vont bien, alors que c’est tout le contraire », a dit la dirigeante syndicale.

Les négociations entre les parties durent depuis un an.

« On attend encore le jour où les écoles, les cégeps et les établissements de santé seront une priorité pour le gouvernement de la CAQ, avec des offres concrètes et sérieuses », a commenté Mme Éthier.

La FAE, quant à elle, accueille favorablement cette invitation à accélérer la négociation et se dit prête à y participer « de bonne foi ».

Mais elle reste sur ses gardes. « Les membres de la FAE n’ont pas oublié qu’au printemps dernier, le gouvernement a tenté de profiter de la pandémie pour régler à rabais, lors d’une première phase exploratoire », a commenté son président Sylvain Mallette.

Votes de grève

Les syndicats de la CSQ dans le milieu de l’éducation se sont déjà dotés d’un mandat de « l’équivalent » de cinq journées de grève à être tenues au moment opportun. Il pourra même s’agir de demi-journées.

Ceux de la FAE seront bientôt consultés sur un mandat de moyens de pression pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée, à compter du 31 mai.

Motion du PQ

Pendant ce temps, l’opposition péquiste a présenté mercredi une motion pour rappeler « l’urgence de valoriser la profession d’enseignant » et d’y attirer davantage de candidats « en offrant des meilleures conditions de travail et un salaire plus élevé à l’embauche ».

La motion a été adoptée sans débat.

Selon l’échelle de rémunération en vigueur, un enseignant au premier échelon gagne 42 431 $ et jusqu’à 82 585 $ au 18e et dernier échelon. Un enseignant se voit attribuer l’échelon correspondant à son expérience, plus deux échelons si sa scolarité est évaluée à 17 ans et quatre échelons si sa scolarité est de 18 ans.