Le secteur collégial de la CSQ accumule les votes en faveur de la grève, alors que la négociation avec Québec sur le renouvellement des conventions collectives n’avance ni au plan salarial ni au plan normatif, rapporte mardi la centrale syndicale.

La Centrale des syndicats du Québec et ses trois fédérations du secteur collégial — enseignants, professionnels et employés de soutien — ont rencontré la presse pour faire le point sur l’état de la négociation, après un an, et sur l’appui au vote de grève qui s’ensuit.

Mandat de grève

Les membres sont présentement consultés sur un mandat de cinq journées de grève, à être tenues au moment jugé opportun.

Et cet appui est soutenu, d’après les résultats obtenus à ce jour. Par exemple, chez les enseignants de cégep, 10 syndicats sur les 11 qui ont tenu leur assemblée générale jusqu’ici ont voté en faveur du mandat de grève.

Au sein des deux autres fédérations aussi : 16 syndicats en faveur sur 19 qui ont tenu leur assemblée à ce jour et 9 syndicats sur les 10 qui ont tenu leur assemblée.

« Si le gouvernement s’assoit aux tables de négociation, s’il négocie sérieusement, s’il met des sommes nécessaires pour la réussite des étudiants et l’amélioration des conditions de travail, on n’aura peut-être pas nécessairement besoin de les exercer ces jours de grève », a souligné la présidente de la CSQ, Sonia Éthier.

Négociations

Mme Éthier affirme qu’au plan normatif, les négociations n’avancent guère, même si ces clauses touchent l’aide aux élèves, comme l’emploi de psychologues ou le soutien aux élèves ayant des besoins particuliers.

« On manque de personnel. Il y a une recrudescence des étudiants avec des besoins particuliers », a rapporté Valérie Fontaine, présidente de la Fédération du personnel de soutien de l’enseignement supérieur. Il faudrait davantage de techniciennes en éducation spécialisée, en travail social, plaide-t-elle.

Sondage

La CSQ a aussi présenté les résultats d’une consultation auprès de ses membres, selon laquelle 54 % d’entre eux auraient songé à quitter leur emploi au cours des dernières années. Ils évoquent la surcharge de travail, particulièrement depuis la pandémie, et le manque de soutien dans leurs différentes tâches.

Chez les professionnels, 76 % affirment qu’il manque de personnel dans les cégeps pour répondre aux besoins et 79 % jugent que cela affecte même la qualité des services aux étudiants, a rapporté Éric Cyr, président de la Fédération du personnel professionnel des collèges.

Ministre

Interrogé à ce sujet, le cabinet de la ministre de l’Enseignement supérieur Danielle McCann n’a pas voulu commenter le contenu des négociations sur le renouvellement des conventions collectives.

Mais il a dit comprendre que la pandémie entraîne un contexte de travail qui est difficile et qui a requis beaucoup d’adaptation de la part de tous. Tous ont dû modifier leurs façons de faire, de travailler, a-t-on rappelé.

Le cabinet a également souligné que « de l’argent pour aider les enseignants, il y en a eu » sous diverses formes.

Il en veut pour preuve les 215  millions injectés dans le réseau depuis l’arrivée en poste de Mme McCann. De plus, l’été dernier, 375  millions ont été annoncés pour l’ensemble de l’enseignement supérieur, soit 300  millions pour l’aide financière aux études et 75  millions pour l’achat d’équipement informatique et le soutien pédagogique sous diverses formes (ce qui peut inclure l’embauche d’assistants, de techniciens).