Malgré la multiplication des cas de COVID-19 dans les écoles, Québec n’entend pas prolonger les vacances de Noël pour tenter de freiner cette hausse.

La Belgique a annoncé récemment que ses écoles primaires fermeraient leurs portes pour les Fêtes avec une semaine d’avance, une manière de réduire la pression sur les hôpitaux, qui n’est « pas tenable ».

Le Nouveau-Brunswick a lui aussi devancé de quelques jours le congé scolaire : lundi, le premier ministre, Blaine Higgs, a annoncé que les élèves de la maternelle à la 6e année partiraient en vacances dès vendredi, au lieu de la semaine prochaine.

Ce n’est pas une mesure envisagée dans l’immédiat au Québec, a confirmé le ministère de la Santé et des Services sociaux. Actuellement, dans la province, 42 % des écoles ont au moins un cas actif de COVID-19.

« Les experts de la Santé publique demeurent aux aguets pour observer tous changements dans l’épidémiologie qui demanderaient une adaptation de la situation », écrit le porte-parole du Ministère Robert Maranda.

En point de presse lundi, le premier ministre, François Legault, a lui aussi affirmé que, « pour l’instant », la Santé publique n’avait demandé aucun changement aux règles sanitaires en vigueur.

Le début des vacances de Noël varie selon l’endroit où on vit dans la province. Pour certains, les classes se termineront dès vendredi, par exemple pour les élèves qui fréquentent les écoles du plus grand centre de services scolaire de la province, celui de Montréal. D’autres seront sur les bancs d’école jusqu’au 23 décembre.

Une situation « difficile » dans les écoles primaires

Fermer les écoles plus longtemps pourrait être une option dans les régions où il y a une forte augmentation du nombre de cas, dit la Dre Anne Gatignol, professeure de microbiologie à l’Université McGill.

Elle observe toutefois qu’au Québec, la vaccination des 5 à 11 ans est commencée depuis plusieurs semaines et qu’en conséquence, « nos enfants devraient être mieux protégés pour la rentrée ».

Il faut noter que les pays européens [notamment la France] n’ont pas commencé ou commencent à peine la vaccination des 5-11 ans. Ils ont choisi de donner en priorité la troisième dose à tous les adultes.

La Dre Anne Gatignol, professeure de microbiologie à l’Université McGill

L’an dernier, les écoles avaient été fermées du 17 décembre au 11 janvier pour freiner la progression des cas de COVID-19. La campagne de vaccination commençait alors à peine.

Comme c’était le cas il y a un an, la Fédération québécoise des directions d’établissement d’enseignement (FQDE) croit que la meilleure chose pour les élèves, c’est d’être en classe.

Son président, Nicolas Prévost, dit néanmoins que dans les écoles primaires, la situation est difficile.

« À partir du moment où il y a un cas de COVID-19, on est obligés de gérer beaucoup, beaucoup de cas », dit M. Prévost. S’il devait y avoir fermeture hâtive des écoles, il souhaite que ce soit déterminé selon les régions où la situation est plus critique.

Il constate que la Santé publique est « débordée » et ne mène pas systématiquement une enquête chaque fois qu’une école a un cas de COVID-19.

Parfois, on nous dit : “Ne nous appelez pas si vous avez juste un, deux ou trois cas. Appelez si vous avez beaucoup de cas et on va venir vous donner un coup de main.”

Nicolas Prévost, président de la Fédération québécoise des directions d’établissement d’enseignement

La FQDE constate par contre que les tests rapides que le gouvernement distribue à tous les élèves du primaire en vue des vacances de Noël commencent à arriver dans les écoles comme prévu.

« Pour les jours qui restent, on va se serrer les coudes. Il y a aussi beaucoup de campagnes de vaccination à venir dans les écoles primaires », dit Nicolas Prévost.

Il reste à savoir ce que la COVID-19 réservera pour la nouvelle année. Certains élèves seront sur les bancs d’école dès la première semaine de janvier, mais dans certaines régions, les écoles ne rouvriront que le 10 janvier.

Avec Pierre-André Normandin, La Presse, l’Agence France-Presse et La Presse Canadienne