La grève générale illimitée qui avait lieu depuis le 1er décembre dans des CPE est officiellement terminée. Les syndiqués de la CSN et de la FIPEQ-CSQ ont adopté l’entente de principe.

« Ça n’a pas été une négociation facile, mais nous avons réussi à faire plusieurs avancées grâce à la solidarité et à la détermination de nos membres », a annoncé dimanche matin Stéphanie Vachon, représentante du secteur des centres de la petite enfance (CPE) à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), qui qualifie cette négociation « d’historique ». L’entente a été adoptée à 93 %.

Dans une déclaration transmise par son bureau, la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, s’est dite « très heureuse » que l’entente de principe a été entérinée dans une « forte majorité ».

Les éducatrices qualifiées et les éducatrices spécialisées ont obtenu un rattrapage salarial de 18 %. Par ailleurs, les membres du personnel de soutien, notamment à l’administration, aux cuisines et à l’entretien, ont obtenu une augmentation de 8 % à 12,5 %. Le gouvernement offrait au départ 6 %, a indiqué la CSN.

La nouvelle convention collective prévoira également l’ajout de trois heures vouées à la préparation du dossier de l’enfant et de huit heures accordées aux responsables en alimentation pour la gestion de la cuisine.

Ils obtiendront également deux jours fériés supplémentaires. Un comité, dont le mandat est de déterminer les principales difficultés vécues par le personnel éducateur en matière d’intégration des enfants à besoins particuliers, sera également mis en place.

« Nous espérons que les progrès réalisés grâce à notre combativité vont permettre d’assurer la pérennité du réseau et de convaincre les travailleuses d’y rester », a soutenu Lucie Longchamps, vice-présidente de la FSSS-CSN, dans un communiqué.

« La question des ratios d’enfants par éducatrice reste toutefois en suspens, mais le ministre [Mathieu] Lacombe a affirmé être prêt à travailler avec nous pour trouver une solution à ce problème. Nous continuerons donc à mener ce combat sur un autre terrain en vue d’obtenir satisfaction », a-t-elle ajouté.

La FIPEQ-CSQ suit de près

En fin de journée dimanche, les membres de la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ) en CPE ont également entériné l’entente de principe à 95,5 %.

Le personnel en CPE a fait des gains importants qui assurent une meilleure valorisation et reconnaissance de la profession. La solidarité de nos membres a été remarquable et nous avons su démontrer qu’un CPE, c’est comme une famille et que tous les corps d’emploi sont essentiels pour la mission éducative.

Valérie Grenon, présidente de la FIPEQ-CSQ

Elle précise toutefois que plusieurs problèmes soulevés à la table de négociations demeurent sans réponse « alors que les intervenantes sont épuisées par leurs tâches et le manque de soutien ».

Les quatre organisations qui représentent des travailleuses dans les centres de la petite enfance, à savoir la FSSS-CSN, la FIPEQ-CSQ, le SQEES-FTQ et les Métallos-FTQ, ont toutes conclu une entente avec Québec, mercredi, l’une après l’autre.

La Fédération de la santé et des services sociaux avait initialement annoncé le retour au travail ce lundi, même si les membres ne s’étaient pas encore prononcés sur l’entente, avant de modifier le message pour indiquer que le retour dépendrait finalement du résultat du vote, ce qui est maintenant chose faite.

Soulagement chez l’opposition

Les partis de l’opposition se sont dits soulagés par cette entente. « Nous devons donc une fière chandelle à la mobilisation des travailleuses de la petite enfance qui sont allées au bout de leurs convictions pour leurs conditions de travail, mais aussi pour l’avenir d’un réseau que le gouvernement doit cesser de négliger », a déclaré Véronique Hivon, porte-parole du Parti québécois en matière de famille.

De son côté, Christine Labrie, porte-parole de Québec solidaire en matière d’éducation et de famille, s’est dite soulagée qu’un terrain d’entente ait été trouvé.

« J’espère que ça va permettre de retenir les éducatrices et de consolider et de développer le réseau. » Elle précise toutefois que plusieurs enjeux n’ont pas été réglés, comme le respect des ratios par éducatrice.

« Je vais continuer de travailler sur ce dossier-là », a-t-elle affirmé.

Avec La Presse Canadienne