Des ententes de principe ont été conclues mercredi par Québec avec la CSN, la CSQ et la FTQ au sujet des conditions de travail dans les centres de la petite enfance (CPE). Les syndiquées seront appelées à se prononcer sur ces ententes au cours des prochains jours.

La grève générale illimitée, qui était sur le point d’être déclenchée jeudi dans les CPE affiliés à la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ) est donc annulée.

« Une entente de principe sur les matières monétaires et salariales sera soumise à ses membres au cours des prochains jours », a noté la FIPEQ-CSQ mercredi soir, ajoutant qu’elle n’émettra d’ici là aucun commentaire sur le contenu de celle-ci.

À la CSN, l’entente de principe sera soumise aux membres le plus rapidement possible, a fait savoir mercredi après-midi la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS), qui est affiliée à la CSN.

Les près de 400 CPE affiliés à la FSSS-CSN sont déjà en grève générale illimitée et demeurent donc fermés jusqu’à nouvel ordre.

« Nous avons travaillé extrêmement fort pour en arriver là. Nous avons le sentiment d’avoir fait tout ce que nous pouvions pour faire avancer les priorités des travailleuses à la table de négociations, mais, au bout du compte, la décision leur revient. C’est pourquoi nous leur donnerons la chance de se prononcer le plus tôt possible », a fait savoir Stéphanie Vachon, représentante des CPE à la FSSS.

Étant parvenues à une entente de principe, les membres du Syndicat québécois des employées et employés de service (SQEES-FTQ) ne déclencheront quant à eux pas la grève jeudi. Ils devront voter au cours des prochains jours.

Entente « historique »

À l’Assemblée nationale, mercredi, Sonia LeBel, présidente du Conseil du trésor, a parlé d’une entente « historique » conclue avec la CSN, la première des trois ententes annoncées au cours de la journée.

« Je suis très heureuse de constater qu’on a réussi à conclure une entente de principe avec la CSN. Je veux remercier toutes nos équipes, particulièrement les équipes de la CSN. Principalement dans les deux derniers jours, on a mis tous les efforts pour en arriver à conclure une entente. Maintenant, la CSN devra présenter cette entente à ses membres, on va leur laisser le loisir d’en dévoiler les détails, mais c’est une entente historique, qui priorise les éducatrices, mais qui fait aussi des efforts pour les employés de soutien », a-t-elle réagi.

Pour la suite des choses, les syndicats affiliés à la CSN organiseront des assemblées générales « le plus rapidement possible » afin d’exposer en détail les offres patronales et permettre aux membres de voter sur la question, ce qui pourrait avoir lieu dès cette semaine.

« Les travailleuses de CPE syndiquées à la CSN retourneront au travail dès que l’entente de principe nationale aura été entérinée par les travailleuses », a noté la centrale syndicale.

Dans les négociations, Québec a choisi d’accorder la priorité aux éducatrices parce que celles-ci sont sous-payées – de son propre aveu – et qu’il existe une pénurie d’éducatrices. Il leur offre donc des augmentations de salaire plus importantes.

« Les augmentations salariales offertes par le gouvernement pour les éducatrices qualifiées et spécialisées représentent une bonification salariale de 18 % pour la durée de la convention collective, soit 3 ans. Selon cette offre, une éducatrice qualifiée recevra au 1er avril 2022 un salaire horaire de 30,03 $ », précise une note sur les négociations envoyée par la CSN avant l’entente de principe.

La principale pierre d’achoppement concernait les hausses de salaire offertes par Québec aux « autres » travailleuses que les éducatrices dans les centres de la petite enfance. Il s’agit des employées à la cuisine, à l’administration, à l’entretien. Pour ces emplois, le gouvernement proposait des augmentations variant entre 6 % et 9 %, tandis que la CSN demandait des augmentations variant entre 17 % et 20,3 %.

Avec La Presse Canadienne