(Montréal) Un investissement de 6,75 millions sera alloué pour les carrefours jeunesse-emploi (CJE) du Québec, a annoncé lundi le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, Jean Boulet, lors d’une conférence de presse à Laval.

Cette somme servira à « offrir des activités liées à la réussite éducative des jeunes » dans la centaine de CJE de la province, a-t-il indiqué.

La directrice générale du CJE de Laval, Christiane Pichette, s’est réjouie de cette annonce, anticipant « la bonification de notre offre de service » afin d’« accompagner tous les jeunes de 16 à 35 ans qui le désirent dans leur cheminement socioprofessionnel, en fonction de leurs propres besoins ».

Cet argent, déposé dans le Programme de soutien financier des CJE, permettra selon elle d’offrir des services « en fonction de nos enjeux régionaux qui nous sont propres ».

« Nous connaissons nos jeunes, nous connaissons nos partenaires et nous connaissons notre milieu. Les jeunes, ils ne sont pas tous aussi près qu’on le voudrait du marché de l’emploi », a dit Mme Pichette.

« C’est formidable pour les jeunes de tout le Québec ! », a réagi la présidente par intérim du Réseau des CJE du Québec, Martine Roy, dans un communiqué. « Nous avons besoin de chaque jeune citoyenne et de chaque jeune citoyen pour créer, travailler, entreprendre, décider et innover afin de participer à une relance durable et inclusive. »

Pénurie et pandémie

Les jeunes ont « particulièrement été touchés par la pandémie, alors que certains ont perdu leur emploi, arrêté leurs études ou simplement choisi de prendre soin de leur santé pendant un certain temps », a indiqué le député caquiste Christopher Skeete, présent à la conférence.

« Au Québec, il y a à peu près 200 000 jeunes » qui ne sont « ni en emploi, ni aux études, ni en formation », et ce, malgré la pénurie de main-d’œuvre, a renchéri M. Boulet.

Cette situation touche 12 % des Québécois de 15 à 29 ans, selon des données de Statistique Canada pour l’année 2021.

Pendant ce temps, dans « la dernière étude sur les postes vacants et les salaires, il y a pas loin de 200 000 postes à combler au Québec ». Cette enquête est effectuée par Statistique Canada à chaque trimestre.

En favorisant le retour aux études des jeunes, M. Boulet espère ainsi faire d’une pierre deux coups, alors que, « dans les prochaines années, 54 % de nos besoins sur le marché du travail vont être comblés par les jeunes ».

L’investissement de mardi vient s’ajouter aux 114 millions que le ministre a alloués en juin dernier aux CJE.

Les carrefours jeunesse-emploi sont des organismes communautaires dont l’objectif est d’accompagner les jeunes de 16 à 35 ans dans leur développement de carrière, autant pour trouver un emploi que retourner aux études ou mettre sur pied un projet personnel.