(Québec) Les directions d’école tombent dans l’« extrême » en interdisant à des élèves de se déguiser en personnage de la série Squid Game, déplore François Legault. Le premier ministre dit vouloir rétablir l’« équilibre » parce que « bientôt, on n’aura plus le droit de faire quoi que ce soit ».

« On est arrivé à un extrême qui est n’est pas souhaitable », a indiqué François Legault qui réagissait à la décision de certaines directions d’école d’interdire aux élèves de se déguiser en personnage de la série populaire ultra-violente, diffusée sur Netflix.

« Quand j’étais jeune, on se déguisait en sorcière, en monstre. C’est pas parce qu’on veut appuyer les monstres et les sorcières. Là, on est rendu dans une société où bientôt, on n’aura plus le droit de faire quoi que ce soit », a-t-il ajouté lors d’une annonce vendredi à Saint-Pacôme au Kamouraska.

M. Legault dit vouloir travailler à rétablir « l’équilibre » alors que le « problème n’est pas unique au Québec ». La semaine dernière, le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge a pris la plume avec le ministre français de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, pour dénoncer « les dérives liées à la culture de l’annulation ».

Jeudi, le ministre Roberge s’était montré favorable au port de ces costumes controversés. Dans une mêlée de presse rapportée par QMI jeudi, M. Roberge a associé cette interdiction à la culture « un peu extrême du bannissement ».

Vendredi, La Presse rapportait que les costumes de Squid Game (Le jeu du calmar en français) ne sont pas les bienvenus à l’école pour les festivités d’Halloween. Des directions d’écoles ont aussi dû intervenir depuis les dernières semaines pour que des enfants cessent d’imiter les jeux présentés dans la série, alors que les perdants dans les cours d’école faisaient semblant de mourir, comme à la télévision.

« Quand c’est rendu qu’il y a du monde qui brûle des Tintin, je pense qu’on exagère », a ajouté M. Legault.

Appelé à réagir sur le jugement de la Cour suprême en faveur de l’humoriste Mike Ward, le premier ministre a fait un lien avec les démarches de son gouvernement.

« Bon, d’abord, je prends acte de ce jugement, je n’ai pas eu le temps de le lire, mais ça rejoint un peu ce qu’on disait tantôt sur la liberté de parole. C’est vrai que des fois, les humoristes sont durs, entre autres à l’égard des politiciens, mais un moment donné aussi, si on commence à interdire des sujets, bien, il y a aussi de mauvais côtés », a-t-il indiqué.