(Montréal) Les négociations reprennent jeudi pour des milliers de travailleuses dans les CPE, alors qu’une menace de grève plane toujours.

La Fédération des intervenantes en petite enfance, affiliée à la CSQ, qui a fait une contre-proposition au gouvernement, dimanche dernier, en conférence de presse, attend toujours une réponse officielle.

Si elle ne constate pas de « progrès significatifs » à la table de négociations jeudi, elle annoncera d’autres journées de grève dans les Centres de la petite enfance qu’elle représente.

Mais en entrevue mercredi, la présidente de la FIPEQ, Valérie Grenon, s’est montrée relativement optimiste. « On serait capable de régler demain. Faut juste que le gouvernement veuille régler. Nous, on veut régler ; on a fait une contre-offre. On a mis beaucoup d’eau dans notre vin », a-t-elle fait valoir.

En vertu de sa contre-proposition, une éducatrice qualifiée et une éducatrice spécialisée — toutes deux détenant un Diplôme d’études collégiales — toucheraient 22,85 $ au premier échelon, jusqu’à 30,29 $ au dernier échelon.

Le 22 octobre, la présidente du Conseil du trésor Sonia LeBel avait bonifié son offre pour tenter d’en venir à une entente avec les différentes organisations syndicales. « Nous posons aujourd’hui un geste important qui nous mènera à une entente », avait-elle dit.

La ministre soutient que les augmentations salariales qu’elle propose maintenant « peuvent atteindre plus de 20 % pour les éducatrices » et, dans le cas des autres travailleuses dans les CPE qui ne sont pas éducatrices « plus de 9 % ».

Mme Grenon note qu’il y a toutefois « un clash avec le gouvernement » pour ce qui est de la rémunération des autres titres d’emploi que celui d’éducatrice, à savoir les travailleuses à la cuisine, à l’entretien, à l’administration.

Quant à la semaine de 40 heures que Québec souhaite favoriser par le biais d’une prime de 50 $ par semaine, Mme Grenon tient à ce que cela soit plutôt versé sous forme d’augmentation de salaire en pourcentage. Elle note d’ailleurs que certaines éducatrices font déjà 40 heures-semaine.

La FIPEQ-CSQ détient un mandat de six jours de grève. Elle en a utilisé un, sous forme de grève tournante touchant quelques régions à la fois.

La FSSS aussi

De son côté, la Fédération de la santé et des services sociaux, affiliée à la CSN, a déjà annoncé d’autres journées de grève les 2, 3 et 4 novembre. La représentante des CPE à la FSSS, Stéphanie Vachon, estime « qu’il faut maintenir la pression ».

Dans son cas aussi, les négociations se poursuivent avec Québec. Elle attend d’ailleurs la réponse du gouvernement à ce qu’elle a déposé. Dans un message à ses membres, elle affirme ne pas avoir abaissé ses demandes salariales.

Quant au Syndicat québécois des employés de service, affilié à la FTQ, il était à la table de négociation mercredi.