(Montréal) L’Assemblée des évêques catholiques du Québec est inquiète des conséquences qu’entraînera ce qu’elle appelle « l’évacuation des notions de culture religieuse » annoncée par le ministre de l’Éducation du Québec, Jean-François Roberge, qui prévoit le remplacement l’an prochain dans les écoles du programme d’études Éthique et culture religieuse (ECR) par le programme Culture et citoyenneté québécoise.

Dans un communiqué, les évêques du Québec expliquent qu’à leur avis, l’abolition du programme ECR provoquera un accroissement de la méconnaissance du fait religieux qui risquera de nourrir les préjugés et d’augmenter la polarisation sociale, plutôt que d’aider les élèves à cheminer vers la reconnaissance de l’autre et la poursuite du bien commun.

Dans un mémoire présenté en début de 2020 lors de consultations organisées par le ministre Roberge, l’Assemblée des évêques catholiques du Québec expliquait que le phénomène religieux doit être abordé à l’école publique de façon nuancée et objective.

Les évêques affirment que le programme ECR, qui a été mis en place en 2008, cheminait dans la bonne direction.

L’Assemblée des évêques catholiques soutient que l’expérience religieuse est une dimension centrale de la vie de plusieurs citoyens, qu’elle est fondamentale de l’expérience humaine et qu’elle est déterminante dans l’histoire et la culture du Québec.

Lorsqu’il a présenté le programme Culture et citoyenneté québécoise dimanche dernier, le ministre Roberge a expliqué que le cours ECR met l’accent sur la religion d’appartenance pour apprendre et comprendre l’autre, mais qu’avec le nouveau cours, cela ferait partie des éléments sans être prépondérant.

Le ministre a annoncé que le nouveau cours sera déployé de façon progressive et volontaire dès la rentrée scolaire de 2022 avant d’être instauré dans l’ensemble du réseau en septembre 2023, tant au primaire qu’au secondaire.

D’ici là, les enseignants recevront de la formation ; l’embauche d’enseignants ne sera pas nécessaire, a dit le ministre Roberge.

L’Assemblée des évêques catholiques souhaite que les inquiétudes exprimées dans la société civile depuis l’annonce du ministre soient prises en compte dans l’élaboration des détails du nouveau programme d’études, qui restent à déterminer.