La facture des 90 000 lecteurs de dioxyde de carbone (CO2) qui seront installés dans les écoles du Québec s’élèvera à plus de 76 millions. Le ministère de l’Éducation a publié vendredi soir le nom des quatre entreprises chargées de fournir les appareils.

Les établissements scolaires publics bénéficieront des appareils « d’ici la fin décembre 2021 », promet Québec.

Les entreprises Honeywell, Nova Biomatique, Assek Technologie et Airthings seront chargées de produire les lecteurs de CO2. L’appel d’offres a été lancé le 16 juillet dernier. Québec devra débourser 76,4 millions pour mettre la main sur les appareils. Chaque lecteur coûte donc environ 850 $.

Vers une meilleure ventilation

La qualité de l’air dans les écoles de la province préoccupe le gouvernement depuis le début de la pandémie de COVID-19, puisque plusieurs éclosions du virus ont été recensées en milieu scolaire.

« L’installation des lecteurs de CO2 en continu dans les salles de classe va favoriser une meilleure gestion de la ventilation pour assurer une bonne qualité de l’air », affirme dans un communiqué Ali Bahloul, spécialiste de la ventilation industrielle et de la qualité de l’air intérieur, professeur associé et chercheur en prévention des risques chimiques, biologiques, mécaniques et physiques à l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail.

M. Bahloul est un expert indépendant qui travaille en collaboration avec le ministère de l’Éducation dans ce dossier. « Ces lecteurs vont aussi permettre de surveiller le fonctionnement de la ventilation, d’identifier les salles de classe dont la ventilation est déficiente et d’apporter des correctifs à moyen et long terme », poursuit-il, dans le même document.

L’expert rappelle qu’il soutient les conclusions d’un rapport concernant la qualité de l’air dans les écoles, réalisé en janvier 2021 par un groupe d’experts. Les spécialistes indiquaient que la mise en place de purificateurs d’air mobiles dans les classes n’était pas recommandée.

Retard dans le processus

Initialement, le « Plan pour la rentrée 2021 » du gouvernement québécois prévoyait que les lecteurs de CO2 seraient installés dans les classes de la province d’ici la rentrée.

Au mois d’août, le ministère de l’Éducation a plutôt indiqué que les appareils seraient installés « pendant l’année scolaire ».

« C’est un processus d’envergure. On parle de 90 000 capteurs dans 4000 locaux. On a voulu faire vite, mais faire bien. Dans 90 % des cas, la ventilation est déjà adéquate », avait alors fait valoir le sous-ministre associé au ministère de l’Éducation, Marc Sirois.

Le Ministère a fixé une norme de 1000 parties par million (ppm) de CO2 dans les salles de cours.

Avec Henri Ouellette-Vézina, La Presse