Alors que certains établissements postsecondaires québécois préparent leur rentrée en adoptant des mesures plus fortes pour limiter la propagation de la COVID-19, l’Université d’Ottawa, elle, va plus loin encore : elle impose la vaccination obligatoire. À Québec, le gouvernement n’envisage pas pareille mesure pour le moment.

« Nous croyons que la santé de notre communauté est d’une importance capitale, et que nous sommes toutes et tous responsables de notre santé collective », a soutenu mardi l’Université d’Ottawa dans un communiqué paru sur son site web, justifiant sa décision d’obliger la vaccination par « les risques que posent toujours la COVID-19 et ses dangereux variants ».

Concrètement, une première dose sera exigée dès le 7 septembre, puis une deuxième dès le 15 octobre. L’Université estime que cette vaccination obligatoire « aidera à assurer la sécurité de [la] communauté et à contrer la propagation du virus ».

Des exceptions demeurent : les personnes qui ne peuvent se faire vacciner « pour des raisons médicales ou tout autre motif valable en vertu du Code des droits de la personne de l’Ontario » pourront présenter une demande d’accommodement. Les personnes non vaccinées devant accéder au campus « peuvent s’attendre à se voir imposer, par exemple, des tests de dépistage fréquents et le port du masque », a fait savoir l’Université.

Au cabinet de la ministre de l’Enseignement supérieur, Danielle McCann, on confirme cependant qu’une vaccination obligatoire des étudiants pour avoir accès aux cours sur les campus « n’est pas envisagée » au Québec, puisque l’éducation est un service essentiel.

À l’UdeM, le masque partout

De son côté, l’Université de Montréal (UdeM) a annoncé mardi que le port du masque demeurera obligatoire partout sur ses campus, y compris dans les salles de classe et les bibliothèques. Vendredi, la ministre Danielle McCann avait annoncé que le masque ne serait pas requis lorsque les étudiants seront « assis dans une salle de classe, à la bibliothèque ou lors d’un repas ».

Mais l’Université de Montréal veut agir de manière « préventive ». « On veut assurer la sécurité et la santé du plus grand nombre. On a une conseillère en santé publique et le port du masque en tout temps, c’était dans ses recommandations », soutient la porte-parole de l’établissement d’enseignement, Geneviève O’Meara.

Elle précise que des masques continueront d’être distribués gratuitement « à l’entrée des différents pavillons » du campus. « On va aussi s’ajuster avec les directives qui viendront prochainement du gouvernement quant à l’application du passeport vaccinal », insiste Mme O’Meara.

Vendredi, peu après le point de presse de Mme McCann, l’Université McGill avait aussi annoncé son intention de maintenir la consigne du port du masque obligatoire, lequel devra être porté dans tous les lieux intérieurs du campus, y compris les salles de classe.

Les cégeps s’organisent

Sur un total de 48 cégeps, 6 établissements (Sept-Îles, Saint-Félicien, André-Laurendeau, Marie-Victorin, Rosemont et Ahuntsic) n’avaient pas une couverture vaccinale suffisante en date du 5 août. La Presse a pu confirmer que des cliniques de vaccination seront déployées à la rentrée sur au moins quatre sites. Seul le cégep de Sept-Îles attend de voir au cours des prochains jours s’il se qualifie avant de préparer des actions pour accroître la couverture vaccinale.

La direction du collège septilien, où 70,4 % des élèves sont pleinement vaccinés (pourcentage incluant la prise de rendez-vous pour la deuxième dose), montre du doigt la méthode de calcul des autorités, qui ont croisé les données de la Régie de l’assurance maladie du Québec et les codes permanents des élèves pour déterminer le taux de vaccination.

« Le Ministère a pris comme référence la session d’hiver 2021. Or, il y a des finissants qui ne reviennent pas cet automne et il y a tous les nouveaux étudiants [qui ne sont pas comptabilisés] », déplore la directrice des études, Marie-Ève Vaillancourt, dont l’établissement a fourni une nouvelle liste à la Santé publique lundi.

Au cégep de Saint-Félicien, où la couverture vaccinale se situe à 73,7 %, on déplore également que le calcul ne fasse pas de distinction entre les sites. Ainsi, les élèves du Centre d’études collégiales situé à Chibougamau et ceux des formations délocalisées jusqu’en Tunisie ont été inclus dans l’équation.

Sur les 1281 élèves de l’établissement, seulement 900 le fréquentent en présence, explique la directrice générale du cégep, Sylvie Prescott. Elle n’en tient pas rigueur au Ministère puisque la comptabilisation des taux est un « exercice très complexe ». « J’ai bon espoir qu’on sorte positif au prochain bilan », dit-elle.