(Québec) Épuisées et à bout de patience, 11 000 travailleuses des Centres de la petite enfance (CPE) prévoient déclencher une grève en septembre.

Les syndiquées représentées par la CSN sont actuellement en consultation en vue d’obtenir des mandats pour obtenir des moyens de pression allant jusqu’à une dizaine de jours de grève, dans pratiquement toutes les régions du Québec.

Elles sont sans contrat de travail depuis près de 18 mois et selon elles, les négociations actuellement en cours ne vont nulle part, tandis qu’elles exigent un rattrapage salarial important. Ce secteur est actuellement frappé par une pénurie de main-d’œuvre importante.

« Les négociations ne sont pas assez vite à notre goût, on n’a toujours pas de réponse sur nos demandes financières, sur plus des deux tiers de nos demandes, on veut faire pression sur la partie patronale », a expliqué Stéphanie Vachon, la représentante du secteur CPE à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS), affiliée à la CSN.

« On ne négocie que de petites affaires à la marge, a-t-elle dit en entrevue avec La Presse Canadienne. Ce n’est pas normal qu’on n’ait pas de réponse, alors que nos demandes ont été déposées au début de février. »

Les techniciennes en CPE sont payées au taux horaire de 19 $ à leur entrée en fonction et culminent à 25 $ après 10 ans. Leur syndicat exige une augmentation moyenne de 4 $ l’heure la première année, en rattrapage, en plus d’une indexation annuelle et d’une hausse annuelle de 1 %.

Les syndiquées plaident qu’en raison de la hausse du coût de leurs assurances collectives, leur revenu a carrément diminué au cours des dernières années parce que les hausses de salaire ne compensaient pas.

« Nos travailleuses s’appauvrissent d’année en année », a déploré Mme Vachon.

En outre, la partie patronale réclame des concessions, notamment en matière de gestion participative.

Or de leur côté, les travailleuses font valoir que la charge de travail est « très grosse » et va en s’alourdissant. Elles réclament davantage d’heures pédagogiques, ainsi que des heures réservées à préparer le dossier de l’enfant qu’elles doivent confectionner, de même que du temps et de l’aide pour les enfants à besoins particuliers.

Ratios

L’enjeu des ratios est aussi litigieux, à la suite des compressions des années précédentes. La FSSS réclame le respect des ratios convenus, parce que la charge de travail est une des raisons pour lesquelles les travailleuses quittent la profession dans ce contexte de pandémie, plaide le syndicat.

« Nos filles en place quittent le navire entre autres parce qu’elles sont épuisées, fatiguées, à cause de cette raison », a conclu Mme Vachon.

Rappelons que le ratio de deux éducatrices sur trois qui devaient être qualifiées en CPE a été ramené à une sur trois par le gouvernement caquiste.

Soulignons aussi que la liste d’attente pour une place en garderie atteint désormais 51 000 noms, un sommet.

Ceci est une version corrigée. Une version précédente faisait erreur sur le nom de la représentante du secteur CPE à la Fédération de la santé et des services sociaux, Stéphanie Vachon.