(Ottawa) Le directeur parlementaire du budget affirme, dans un rapport publié mercredi, que le plan du Nouveau Parti démocratique (NPD) visant à réduire la dette étudiante coûterait environ 3,95 milliards sur cinq ans.

La promesse à saveur électorale des néodémocrates, annoncée en mars, était de geler les remboursements de prêts jusqu’en juillet 2022, de supprimer les paiements d’intérêts et d’annuler jusqu’à 20 000 $ de frais de scolarité par étudiant emprunteur. Cette dernière mesure serait de loin la plus coûteuse.

Le directeur parlementaire du budget, Yves Giroux, calcule aussi que l’extension de la période de grâce avant l’obligation de paiement, qui passerait de six mois à cinq ans après l’obtention du diplôme, enlèverait à court terme 400 000 millions des coffres du gouvernement.

L’annonce du plan du NPD précède une éventuelle élection cette année, alors que les partis fédéraux se préparent à lutter pour le cœur et le vote des jeunes électeurs.

L’automne dernier, Statistique Canada a constaté que plus de 60 % des étudiants de niveau postsecondaire craignent d’épuiser leurs économies et de s’endetter davantage.

Les libéraux avaient imposé un moratoire sur les remboursements de prêts étudiants entre avril et septembre 2020. Depuis, des groupes étudiants ont exhorté Ottawa à suspendre à nouveau les obligations de paiement.

Le chef du NPD, Jagmeet Singh, a soutenu mercredi que l’annulation de la dette étudiante serait un moteur économique en pleine pandémie de COVID-19 et accorderait aux récents diplômés un sursis vis-à-vis de leur « dette écrasante ».

« Ceux qui ont été les plus durement touchés sont les jeunes. Les nouveaux diplômés, les étudiants. Les emplois qu’ils étaient normalement en mesure de trouver n’existent plus », a-t-il commenté.

Le niveau de chômage était particulièrement élevé l’année dernière. Il s’est amélioré entre mai et août, tout en restant deux à trois fois supérieur à celui de l’été de 2019, qui précédait la pandémie, selon Statistique Canada.

En avril 2021, le taux de chômage des jeunes Canadiens était de 16 %, soit environ le double de celui de l’ensemble de la population.

Lindsay Mathyssen, la porte-parole du NPD pour la jeunesse, a mentionné que les remboursements de dette étudiante « de la taille de paiements hypothécaires » et les frais d’études postsecondaires ont contraint certains à retarder leurs études, alors que le marché du travail se réduit dans certains secteurs.

Ottawa a encaissé plus de 4 milliards en revenus d’intérêts étudiants depuis 2015, selon les précédents rapports du directeur parlementaire du budget.

Plus de 868 000 emprunteurs reçoivent des prêts d’études canadiens totalisant 9,77 milliards, indique un rapport du vérificateur général publié en juillet dernier.

La proposition de M. Singh va au-delà de sa promesse électorale de 2019 de supprimer tous les intérêts actuels et futurs sur les prêts étudiants fédéraux.