(Montréal) Le milieu de l’éducation est encore une fois touché par des grèves, ce mercredi. Cette fois, ce sont le personnel de soutien des cégeps et les professionnels du milieu de l’éducation qui se battent pour de meilleures conditions de travail, après plus d’un an de négociations non concluantes.

Ils sont quelque 10 000 professionnels de l’éducation de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) qui débraient mercredi avant-midi, touchant plusieurs centres de services scolaires dans l’ensemble du Québec.

Dans les cégeps, 6300 employés de soutien, syndiqués à la Confédération des syndicats nationaux, (CSN) poursuivront la grève jusqu’à vendredi. « Notre catégorie d’emploi est souvent oubliée, nous sommes les travailleurs de l’ombre. Sans nous, les collèges ne fonctionnent pas », a martelé Martine Moreau, présidente du Secteur soutien cégeps FEESP-CSN. Elle et quelques dizaines de travailleurs administratifs, techniciens en loisir et autres membres du personnel de soutien se sont rassemblés à l’entrée du Cégep de Rosemont, pancartes à la main.

Ces syndiqués reprochent au gouvernement Legault de négliger leur contribution au secteur public, ne se préoccupant que des infirmières, enseignants et préposés aux bénéficiaires. Depuis des années, ils se disent victimes du déficit zéro, des coupures budgétaires et autre politiques d’austérité. « À force de tirer dessus, l’élastique, à un moment, il pète. Et essayer de faire fonctionner un cégep sans personnel de soutien. C’est mission impossible », argue Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN et responsable de la négociation du secteur public

Et ces derniers mois, les cégeps y sont de plus en plus confrontés, peinant à recruter du personnel de soutien. En entrevue, le président de la Fédération des professionnels de l’éducation, affiliée à la CSQ, Jacques Landry, a soutenu que les conditions de travail de ces professionnels sont telles que nombreux quittent pour le privé. Il rapporte que « juste au Centre de services scolaires de Montréal, dans la dernière année, 180 professionnels sur 900 ont quitté pour des raisons autres que la retraite ».

Ailleurs au Québec aussi, des postes sont affichés, mais ne trouvent pas preneur.

Rappellons que le 2 mai, le premier ministre François Legault s’était donné « deux à trois semaines » pour conclure avec les syndicats du secteur public. Il disait avoir suffisamment fait preuve de patience. Dimanche prochain, les trois semaines auront été écoulées.

Les conventions collectives dans le secteur public, qui concernent 550 000 employés de l’État, sont échues depuis mars 2020.

-Avec La Presse Canadienne