Plusieurs élèves de la province devront faire l’école de la maison, mercredi, en raison de la grève des quelque 73 000 enseignants représentés par la Centrale des syndicats du Québec (CSQ). Bien qu’elle soit observée en bonne partie la nuit, la logistique du transport scolaire aurait été trop complexe pour maintenir les écoles ouvertes, expliquent certains centres de services scolaires.

Du Saguenay à la Mauricie, en passant par la Côte-Nord, Charlevoix et l’Estrie, des élèves de tout le Québec seront touchés par cette grève de quelques heures. Elle ne concerne toutefois pas les élèves francophones de l’île de Montréal, dont les enseignants sont représentés par un autre regroupement syndical.

La grève est prévue mercredi de 0 h 01 à 9 h 30.

Au Centre de services scolaire des Patriotes (CSSDP), sur la Rive-Sud de Montréal, on explique qu’il aurait fallu revoir l’organisation de 700 circuits d’autobus, de minibus et de berlines qui transportent plus de 20 000 élèves quotidiennement. En conséquence, les portes des écoles demeureront fermées, et l’enseignement se fera à distance pour tous les élèves du primaire, du secondaire et les adultes.

L’annulation du transport pour près de la moitié des élèves aurait créé « des bouchons de circulation importants aux abords des écoles puisque les parents viendront reconduire leurs enfants en auto en même temps, et du même coup mettre la sécurité des élèves en danger », écrit la porte-parole du CSSDP, Lyne Arcand.

À distance dès 9 h 45

Les cours à distance débuteront à 9 h 45, soit 15 minutes après la fin de la période de grève.

La même décision a été prise au Centre de services scolaire Marie-Victorin. Dans les deux cas, les services de garde seront eux aussi fermés, et les parents devront trouver une solution pour la garde de leurs enfants.

Les décisions des centres de services scolaires varient selon les régions. Au Centre de services scolaire de la Riveraine, dans la région de Nicolet-Yamaska, les écoles ouvriront plus tard mercredi, et le transport scolaire ne sera pas assuré en matinée.

Des centres de services scolaires ont pour leur part décrété que mercredi serait une journée pédagogique, suscitant le mécontentement de plusieurs parents, exaspérés d’être avisés à la dernière minute. C’est le cas par exemple du Centre de services scolaire des Affluents, dans Lanaudière.

Une grève contestée devant les tribunaux

La Cour supérieure a rejeté lundi la demande d’injonction qui avait été présentée la semaine dernière par les gestionnaires scolaires. Ceux-ci arguaient que le débrayage mettait en péril la santé et la sécurité des élèves et déploraient le fait que ce type de grève entraînerait des répercussions aussi sur le transport d’écoliers, la surveillance des élèves et les services de garde.

Face à ce revers, les centres de services ont porté la cause devant le Tribunal administratif du travail, qui tiendra une audience ce mardi.

C’est pour « mettre de la pression sur l’administration » et non pas pour priver les élèves d’un jour de classe que cette grève presque entièrement de nuit avait été décidée, arguent de leur côté les syndicats affiliés à la CSQ.

Cette dernière affirme que le recours à ce type de grève ne vise qu’à « mettre de la pression sur l’administration pour faire avancer les choses ». Les syndicats ont justement voulu cibler l’administration, sans pénaliser les élèves, en choisissant de ne débrayer que de minuit à 9 h 30, afin que ces derniers ne soient pas privés d’un jour de classe.

La majorité des enseignants de la province sont représentés par deux syndicats, soit la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ) et la Fédération autonome de l’enseignement (FAE).

La Fédération autonome de l’enseignement a un mandat de grève générale illimitée à déclencher le 31 mai « si aucune avancée significative n’est constatée aux tables de négociation ».

La convention collective des enseignants est échue depuis plus d’un an.

Avec La Presse Canadienne