(Québec) Le processus de récupération des masques « bleus » au secondaire se met lentement en branle.

Pas moins d’un demi-million de masques jetables sont utilisés chaque jour dans les écoles secondaires.

Mardi, après n’avoir donné aucun détail sur ce qu’il adviendrait de tous ces masques souillés, le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, a invité les écoles à faire appel aux entreprises de recyclage.

Son attachée de presse a déclaré à La Presse Canadienne que les dépenses encourues « pour l’achat et le recyclage de ces masques » seront remboursées aux centres de services scolaires.

« Heureusement, nos jeunes sont bien sensibles aux enjeux environnementaux, a déclaré Geneviève Côté. Nous sommes confiants que ces masques ne devraient pas se retrouver […] dans l’environnement.

Des entreprises, dont plusieurs sont québécoises, […] offrent la récupération et le traitement des masques jetables. Nous invitons bien entendu les écoles à se prévaloir de ces services.

Geneviève Côté, l’attachée de presse du ministre de l’Éducation Jean-François Roberge

Le 6 janvier dernier, le gouvernement Legault a annoncé qu’il changeait de stratégie et fournirait, à partir du 18 janvier, deux masques de procédure par jour aux élèves et aux enseignants du secondaire.

Le gouvernement est cependant resté complètement muet sur ce qu’il adviendrait des 85 millions de masques qui seront déployés dans les écoles d’ici la fin de l’année scolaire.

Selon le président de la Fédération québécoise des directions d’établissement d’enseignement (FQDE), Nicolas Prévost, la récupération des masques aurait pu s’organiser bien avant la rentrée.

À ce jour, seulement certaines écoles ont à leur disposition des boîtes pour recueillir les masques souillés. Les jeunes, affirme M. Prévost, ne sont « pas du tout » à l’aise de jeter leurs masques à la poubelle.

On aurait souhaité qu’on puisse mettre en place la distribution (des masques) et la récupération en même temps. Ça aurait été plus simple et surtout plus bénéfique pour la planète.

Nicolas Prévost, président de la Fédération québécoise des directions d’établissement d’enseignement

M. Prévost déplore en outre que les masques reçus soient parfois trop grands pour les visages des plus jeunes élèves ; là aussi, « est-ce qu’on aurait pu prévoir un peu en avance ? » s’interroge-t-il.

Pétition

Lundi, le député libéral de Viau, Frantz Benjamin, a estimé que la récupération des masques jetables en milieu scolaire allait coûter entre 30 et 35  millions.

Sans aide additionnelle, les écoles n’allaient pas avoir les moyens de se lancer dans la collecte et le traitement écoresponsable des masques, avait-il affirmé.

La députée Ruba Ghazal, de Québec solidaire, a quant à elle déposé mardi une pétition demandant au gouvernement de « disposer des rebuts de ces équipements de façon écoresponsable ».

La pétition réclame également que le gouvernement « fasse en sorte que lesdits masques de procédure jetables soient recyclés localement ». Une centaine de personnes l’avaient signée mardi après-midi.

Le ministère de l’Éducation affirme pour sa part avoir remis un feuillet aux écoles présentant les différentes entreprises spécialisées dans le recyclage.

Certaines d’entre elles offrent, par exemple, de transformer des composantes du masque de procédure, tandis que d’autres proposent l’incinération, afin de générer de la vapeur et de l’électricité.

En mai dernier, des groupes environnementaux avaient sonné l’alarme et prévenu que les masques jetables devenaient une autre source de pollution. Ils encourageaient le port du masque réutilisable.

Les masques jetables sont typiquement faits d’un mélange de fibres synthétiques et de cellulose, d’un élastique et d’un bout de métal.

Ils peuvent mettre en danger la faune sauvage et, comme les lingettes, boucher des canalisations dans les réseaux de traitement des eaux usées des villes, selon les environnementalistes.