L’organisme d’aide aux devoirs Allôprof a connu une hausse d’achalandage fulgurante sur son site internet lors de la fermeture des écoles au printemps dernier.

Durant le confinement, des élèves de partout au Québec visitaient le site du matin au soir alors qu’en temps normal le site était plutôt achalandé en fin de journée.

« Il y a eu un véritable raz-de-marée au printemps : une augmentation de 60 % par rapport à une période comparable, souligne Marc-Antoine Tanguay, directeur de la stratégie de l’organisme.

« Les élèves se sont tournés vers le site pour faire l’école [à la maison] alors on a modifié les horaires pour pouvoir offrir de l’aide de 8 h à 20 h - en ligne, par texto ou téléphone. »

Un tel horaire aurait normalement été impossible puisque les professeur (e) s qui aident les jeunes enseignent aussi dans les écoles durant la journée.

Les professeurs(e)s ont repris l’horaire habituel. Par ailleurs, les visites sur le site se sont stabilisées, « mais on remarque une augmentation de 25 % tout de même comparativement à l’an dernier », rapporte M. Tanguay.

Ce service d’assistance gratuit rejoint 55 % des élèves du Québec, soit 460 000 enfants. L’ambition d’Allôprof est de développer sa plateforme de telle sorte que d’ici 2022, 80 % des écoliers se tourneront naturellement vers ses services pour surmonter leurs difficultés scolaires, explique M. Tanguay.

Deux ans, donc, pour atteindre l’objectif, et la course a démarré avec le dévoilement du nouveau site à la rentrée. « Le site est beaucoup plus accessible, c’est plus facile de chercher et trouver du contenu. Il a été optimisé pour les cellulaires », ce qui est très important pour les jeunes, commente le directeur de la stratégie.

D’ailleurs le taux de satisfaction des utilisateurs est de 95 % selon un sondage réalisé par l’organisme à but non lucratif (OBNL), a fait savoir le porte-parole.

La plateforme peut désormais adapter ses contenus et les personnaliser selon le profil de chaque utilisateur.

« On regarde les élèves qui consultent les mêmes choses, on se sert de cette information pour leur proposer du contenu », dit M. Tanguay.

Les étudiants n’arrivent pas toujours à déterminer ce qu’ils veulent comprendre. Ils ne connaissent pas nécessairement le terme à employer, explique-t-il.

« C’est pour ça qu’on leur suggère du contenu consulté par des élèves au profil similaire, pour que ce soit toujours plus simple de trouver réponse à leur question. Pour qu’ils se disent sur ce site-là, on a compris mon problème ! », affirme M. Tanguay.

Bien qu’ils y travaillaient avant la pandémie, M. Tanguay confirme que la refonte du site internet tombait à point. Depuis le confinement les jeunes ont été nombreux à visiter la plateforme tous les jours ; en tout ce sont plus de 100 000 enfants qui la visitent régulièrement, commente-t-il. Des habitudes et des réflexes semblent s’être créés, selon lui.

L’OBNL met à la disposition de tous des fiches, exercices et vidéos qui couvrent une variété de matières du français aux mathématiques en passant par la science, au niveau primaire et secondaire.

« Les élèves viennent beaucoup sur le site pour les fiches d’informations », fait remarquer M. Tanguay. S’ils sentent le besoin de parler à un enseignant, ils contactent ensuite Allôprof, explique le porte-parole.

« Un élève qui communique avec Allôprof ne se sentira pas jugé, raconte-t-il, on va l’accompagner jusqu’à la fin. »

Pas juste pour les élèves

« Je ne sais pas s’ils savent à quel point je m’en sers », laisse tomber Micheline Bélanger dans un éclat de rire.

La maman d’une ado de troisième secondaire ne pourrait dire à quel moment exact elle est devenue adepte du site web d’Allôprof, mais elle avoue le visiter depuis plusieurs années.

« C’est tellement bien fait, tellement bien expliqué », dit-elle.

Elle s’y réfère pour utiliser le même langage que les professeur(e)s de sa fille pour les devoirs de français entre autres.

« J’écris bien en français, mais on ne nomme plus les choses de la même façon, explique-t-elle. Une fois, ma fille voulait que je lui explique le « GPrép », j’ai appris que c’était le groupe prépositionnel. »

Mme Bélanger se fie également au site dans le cadre de son travail comme script-éditrice pour des émissions jeunesse.

« Je suis vraiment enchantée ! Tout est là […] même les sciences. Je "trippe" sur ce site-là "ben raide" », renchérit-elle.

Ce reportage a été préparé dans le cadre du programme de Bourses Facebook et La Presse Canadienne pour les nouvelles.