(Montréal) Les négociations vont finalement reprendre entre la Fédération des intervenantes en petite enfance et le ministère de la Famille, mais la grève tournante qui doit commencer tôt mardi matin est toujours à l’ordre du jour.

Cette grève tournante touchera tour à tour les régions du Québec, du 1er au 18 septembre, en commençant par celle de Québec–Chaudière-Appalaches pour se terminer par celles des Laurentides et de la Montérégie, le 18.

Des représentants des deux parties se sont rencontrés, lundi après-midi, et ont convenu de reprendre les négociations plus tard cette semaine. En fin d’après-midi lundi, il restait à fixer les dates des rencontres de négociation.

Toutefois, la grève tournante annoncée suivra son cours, a confirmé la FIPEQ, affiliée à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) qui représente ces 10 000 responsables de services de garde en milieu familial.

Une grève générale illimitée est même prévue à compter du 21 septembre, s’il n’y a pas eu dénouement d’ici là.

Ces négociations étaient « au point mort » depuis un certain temps déjà, avait déploré en entrevue vendredi Valérie Grenon, présidente de la FIPEQ. La dernière rencontre de négociation remontait à la fin du mois de juin. Les négociations ont commencé en mars 2019.

Jeudi dernier, le ministre de la Famille, Mathieu Lacombe, avait soutenu que c’était plutôt le syndicat qui ne voulait pas s’asseoir pour négocier. Il se disait convaincu que si les deux parties négociaient de bonne foi, elles parviendraient à s’entendre et à éviter une grève.

Le ministre avait déploré le fait que ce soit les parents et les tout-petits qui soient victimes de tels moyens de pression.

Trois points sont en litige : la rémunération, la possibilité d’accueillir plus d’un enfant ayant des besoins particuliers — ce qui vient avec une subvention supplémentaire — et une compensation pour le fait de devoir produire un « dossier de l’enfant » et rencontrer les parents à cet effet (soit un montant forfaitaire ou deux journées pédagogiques).

Les responsables de services de garde en milieu familial ne sont pas rémunérées à l’heure. Elles touchent une subvention, prévue dans le cadre d’une entente de services avec le ministère. Cette subvention tient compte des heures de travail, des dépenses inhérentes au service, mais aussi du fait que ces responsables travaillent depuis leur domicile.

La FIPEQ estime, à partir de cette subvention, que ses membres touchent 12,42 $ l’heure. Le ministère estime au contraire que la subvention versée est raisonnable compte tenu des dépenses, de la rémunération et du contexte. La FIPEQ revendique 16,75 $ l’heure.