(Québec) Québec attendra encore plusieurs jours avant de déposer un plan « actualisé » en vue de la rentrée scolaire. Le ministre de la Santé, Christian Dubé, a indiqué lundi qu’il sera présenté la semaine prochaine.

À titre comparatif, l’Ontario a déjà dévoilé, le 30 juillet dernier, un plan détaillé, incluant l’obligation de porter le masque dès la 4e année et assorti de sommes supplémentaires pour l’embauche de personnel.

« C’est un euphémisme de dire qu’on est à la dernière minute, a déclaré en entrevue, lundi, le co-porte-parole de Québec solidaire (QS), Gabriel Nadeau-Dubois. Le silence du ministre de l’Éducation est assourdissant. »

C’est qu’à trois semaines de la rentrée scolaire, plusieurs questions subsistent, souligne la porte-parole libérale en éducation Marwah Rizqy. « C’est très clair que ce n’est pas clair », lance-t-elle sur le ton de l’ironie.

Par exemple, illustre-t-elle, que fera-t-on si un élève est atteint de la COVID-19 ? Qui sera isolé ? Le port du masque sera-t-il obligatoire au secondaire ? Quel soutien sera offert aux élèves ayant besoin de récupération ?

« On parle de la responsabilité du ministre. Ça prend du leadership en temps de crise et en ce moment, il est aux abonnés absents. »

Des voix s’élèvent depuis quelques jours pour réclamer des directives claires et précises. Mme Rizqy demande à Jean-François Roberge de convoquer dès cette semaine une réunion avec les partis d’opposition.

Le ministre de l’Éducation a refusé la demande d’entrevue de La Presse canadienne, lundi. Mais lors d’une conférence de presse à Montréal, son collègue, M. Dubé, a tenté de se faire rassurant.

« Il y a beaucoup de questions sur les écoles, a-t-il déclaré. On va […] s’assurer qu’il n’y ait pas d’incohérences. »

Port du masque à l’école ?

M. Roberge a présenté en juin les grandes lignes d’un plan qui introduit notamment le concept des « bulles » de six élèves. Mais il n’a fait aucune mise à jour ou clarification depuis.

Pourtant, la situation a évolué cet été, insiste Mme Rizqy.

Le port du masque est notamment devenu obligatoire pour les 12 ans et plus dans les lieux publics et les transports en commun.

Cela signifie-t-il que l’élève du secondaire devra porter le masque à l’école ? s’interroge Marwah Rizqy, qui demande au gouvernement d’être « conséquent » et de bien expliquer ses choix.

Selon elle, si les masques sont exigés dans les écoles, le gouvernement devra en acheter une grande quantité, pour être en mesure de les fournir aux élèves.

« Le ministre, est-ce qu’il a fait des achats massifs de masques ? demande-t-elle. Il sait que les délais de livraison sont longs. »

Angle mort

Pour sa part, la députée péquiste Véronique Hivon estime que le suivi pédagogique de l’élève est le véritable « angle mort » du gouvernement à l’heure actuelle.

« Je ne peux pas croire qu’on est rendu le 3 août et qu’on n’a pas un plan plus clair et précis, et surtout, des investissements d’annoncés pour accompagner les écoles sur […] les enjeux de soutien », a-t-elle déclaré en entrevue.

Selon M. Nadeau-Dubois, les élèves en difficulté « dans le meilleur des cas auront stagné, mais dans certains cas auront régressé ».

« Il nous fraudrait un effort semblable à celui qu’on a fait dans le réseau de la santé pour regarnir les écoles, envoyer plus de gens que jamais dans nos écoles aider les élèves », a-t-il soutenu.