Le ministre de l’Éducation laissera les commissions scolaires décider s’il y a lieu ou pas d’organiser des « camps pédagogiques » pour les élèves en difficulté d’ici la fin de l’année scolaire. « Je ne peux pas imposer ça », dit Jean-François Roberge.

En début de semaine, Québec a annoncé que les élèves en difficulté seraient invités à retourner en classe pour au moins trois semaines d’ici la fin de l’année scolaire. La nouvelle a été accueillie froidement par les directions d’écoles et des syndicats enseignants, qui ont jugé que les délais d’organisation étaient trop courts. Ces camps doivent commencer lundi.

Le ministre a précisé ses intentions à La Presse mercredi. Il estime que chaque commission scolaire doit maintenant décider s’il est faisable d’organiser de tels camps.

« Ce sont elles qui gèrent leur personnel et les locaux. On me dit qu’il y a des endroits où ça pourrait être possible. Mais il y a d’autres endroits, surtout en zone froide, où il y a 60 % des élèves qui sont retournés en classe. On a mobilisé tous les profs du primaire et une bonne partie des profs du secondaire », illustre le ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur en entrevue téléphonique.

Certaines commissions scolaires, dit Jean-François Roberge, n’ont « plus de marge de manœuvre » pour offrir ces camps pédagogiques.

« De forcer ça, ça voudrait dire qu’on laisse tomber les élèves qui ont un suivi de qualité à distance pour faire les camps pédagogiques. Je ne veux pas imposer ça », dit le ministre.

Mercredi, des commissions scolaires ont dit attendre les directives du ministre avant de planifier l’organisation de ces camps. Certaines ont déjà décidé qu’elles n’en feraient pas. D’autres, comme la Commission scolaire des Patriotes, avaient déjà commencé à inviter des élèves « plus vulnérables pour qui l’accompagnement à distance fonctionne moins bien ».

À la Commission scolaire de Montréal, on juge que ces camps « s’adressent principalement aux élèves des classes spéciales et de cheminement particulier de formation ». « Ce sont les directions qui vont déterminer quels élèves seront invités à se présenter à l’école », a indiqué le porte-parole de la CSDM, Alain Perron.

Qui sont les « élèves vulnérables », a-t-on demandé au ministre de l’Éducation. « Je laisse les écoles, les directions d’écoles choisir. C’est des élèves qui du point de vue des enseignants, du point de vue des professionnels, sont considérés comme à risque ou qui ont des besoins particuliers pédagogiques », dit Jean-François Roberge.

Il estime que laisser le choix aux commissions scolaires ne créera pas une iniquité entre les élèves de différentes régions, voire même de différentes villes.

« L’équité, c’est de donner 100 % de ce qu’on peut dans les circonstances. Si toutes nos écoles étaient ouvertes, ce serait mieux pour tout le monde. On va faire tout ce qu’on peut avec les cours d’été, les camps pédagogiques et on va faire un grand blitz de rattrapage en septembre », dit le ministre Jean-François Roberge.

Les cours d’été pourront avoir lieu

Le ministre de l’Éducation a en outre confirmé mercredi que les cours de rattrapage qui ont traditionnellement lieu dans les écoles secondaires l’été pourront être donnés, même dans les zones chaudes.

« Plusieurs personnes étaient découragées parce qu’elles pensaient qu’on ne pourrait pas faire ces cours d’été là, parce qu’ils sont en zone chaude et leur école secondaire n’avait pas rouvert. Le jeune qui avait échoué sa première et sa deuxième étape, et qui pensait qu’il n’aurait pas d’occasion de se reprendre à la troisième… je suis drôlement content d’arriver avec les cours d’été », dit Jean-François Roberge.

Les consignes habituelles de distanciation physique s’appliqueront.