La Fédération autonome de l’enseignement intensifie ses moyens de pression contre la réforme des commissions scolaires, même si celle-ci a été adoptée. Entre autres, ses membres s’en tiendront à la semaine de travail de 32 heures.

Cette mesure sera mise en place prochainement, le temps que les syndicats locaux en informent leurs membres, a précisé en entrevue avec La Presse canadienne, mercredi, le président de la FAE, Sylvain Mallette.

« Le système tient en partie pourquoi ? Parce que les profs en font plus que ce qu’on leur reconnaît. Donc, nous on dit “on va se respecter, si le gouvernement n’est pas capable de nous respecter”. On est payés pour 32 heures ? On va en faire pour 32 heures », a illustré M. Mallette.

Autres moyens

La FAE va également boycotter les conseils d’administration chargés de mettre en place les nouveaux Centres de services scolaires, qui remplaceront les commissions scolaires.

De même, elle boycottera le Comité d’engagement vers la réussite des élèves, qui a été mis en place dans le cadre de la réforme de la gouvernance scolaire pilotée par le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge.

De plus, le plan d’action qui vient d’être adopté prévoit d’autres actions de « visibilité », comme le face à face qui a eu lieu vendredi dernier à Montréal entre le ministre Roberge et des représentants syndicaux. Un à un, ceux-ci avaient remis au ministre une pancarte lui disant que sa réforme « ne passe pas », tout en lui disant dans les yeux qu’il n’était plus le bienvenu sur le territoire de leur syndicat. Un président de syndicat l’avait même traité de traître.

Plus tôt cette semaine, le ministre Roberge s’est dit convaincu que plus les gens connaîtraient les bienfaits de sa réforme, plus ils y adhéreraient.

« On est à la phase d’implantation de la loi 40 : décentraliser la prise de décisions ; reconnaître plus d’autonomie professionnelle aux enseignants ; leur donner la mainmise sur leur formation ; reconnaître que ce sont eux et personne d’autre qui inscrivent les résultats, les notes, pour qu’il n’y ait plus de gonflage de notes ; impliquer les enseignants et le personnel encore mieux et plus sur les conseils d’établissements et leur faire une place nouvelle à l’instance régionale qui est le conseil d’administration », a affirmé le ministre.

Mais M. Mallette rejette toutes ces affirmations et réplique qu’il « doit vivre dans un monde de Câlinours ». Il lui reproche de ne pas respecter l’autonomie professionnelle des enseignants, d’écouter les directions d’école plutôt que les enseignants, d’avoir imposé des modalités plutôt que de les négocier, de ne pas réserver suffisamment de places aux enseignants dans le comité d’engagement sur la réussite.

La FAE représente 45 000 enseignants des niveaux primaire, secondaire, préscolaire et à l’éducation des adultes, qui sont regroupés dans neuf syndicats.