(Ottawa) La baisse des frais de garde est un élément clé du plan du Parti libéral pour la mise en place d’un système national de garderies, affirme le ministre fédéral de la Famille.

L’augmentation du nombre de places abordables dans les garderies à travers le pays est le deuxième aspect central du plan, indique le ministre Ahmed Hussen.

Ces deux enjeux ont été soulevés lors de discussions avec des homologues d’autres pays qui ont créé des systèmes nationaux de garderies, a souligné M. Hussen en entrevue avec La Presse Canadienne.

PHOTO JUSTIN TANG, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Le ministre fédéral de la Famille, Ahmed Hussen

Ces deux axes sont également des leçons importantes à retenir du Québec, la seule province canadienne ayant un système du genre.

Baisser les frais de garde et augmenter le nombre de places exigerait un investissement considérable de fonds fédéraux, a relevé M. Hussen.

Le gouvernement s’attend à ce que la grande demande pour des places de garderie ne fasse qu’augmenter lorsque la pandémie sera chose du passé, a dit le ministre.

« Nous devons travailler fort ensemble pour réduire considérablement les frais, pour les rendre plus abordables pour les parents, mais nous devons également nous assurer qu’il y ait une augmentation du nombre de places », a expliqué M. Hussen.

« Autrement, nous pourrions avoir une situation où les places seraient plus abordables, mais seulement pour ceux qui y ont accès. On ne pourrait pas aider ceux qui ne peuvent pas trouver de place. »

Dans le discours du Trône en septembre, les libéraux se sont engagés à créer un système universel de garderies pour favoriser la présence des femmes sur le marché du travail. Pendant la pandémie, le nombre de femmes en emploi a baissé considérablement.

En plus des partisans de longue date de ce projet, des groupes représentant les entreprises ont aussi appuyé cette proposition, ce qui est souvent mis de l’avant par M. Hussen et les libéraux lorsqu’ils parlent du projet.

Un investissement considérable

L’énoncé économique du gouvernement en novembre annonçait notamment un investissement pour aider les provinces et territoires à engager et à former des éducatrices de la petite enfance.

« On ne peut pas parler d’un système national et de places plus abordables sans engager plus de personnes », a expliqué M. Hussen.

Dans certaines villes canadiennes, une place de garderie peut coûter plus cher par mois qu’un loyer ou une hypothèque.

Le nouveau financement pour la garde d’enfants prévu dans l’énoncé économique de l’automne s’élevait à 585 millions de dollars, dont une partie étalée sur cinq ans.

Bâtir un système national similaire à celui du Québec pourrait coûter plus de 11 milliards annuellement à Ottawa, selon certaines estimations.

Les services de garde sont une compétence provinciale, et un plan tel que celui promu par les libéraux prendra des années à implanter.

M. Hussen a indiqué que le gouvernement tenterait de « créer un élan rapidement » avec les provinces et les Canadiens pour prouver que les libéraux sont sérieux dans leurs promesses.

Il a ajouté que des efforts allaient être déployés avec les groupes autochtones pour concevoir ensemble un système de garderies qui soit approprié culturellement pour les Autochtones.