Le milieu l’attendait avec impatience. Une ministre exclusivement vouée aux cégeps et aux universités. Dans le contexte de la COVID-19, l’importance de la recherche et du savoir a rarement été aussi frappante. Les principaux acteurs de l’enseignement supérieur saisissent cet élan pour rêver l’université du futur. Tour d’horizon des chantiers qui attendent Danielle McCann et entrevue avec la ministre.

Les chantiers de l’avenir

Comme tous les secteurs, les cégeps et les universités sont frappés par le coronavirus. Mais leurs défis des prochaines années ne se limitent pas à la pandémie. En entrevue avec plus d’une dizaine d’acteurs incontournables des deux réseaux, nous avons choisi d’évacuer pour un instant la COVID-19, afin d’aborder les autres chantiers qui attendent Danielle McCann à titre de ministre de l’Enseignement supérieur.

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Daniel Jutras, recteur de l’Université de Montréal

1. La recherche

Qui dit universités dit recherche, et c’est d’ailleurs ce que le nouveau recteur de l’Université de Montréal, Daniel Jutras, veut promouvoir : plonger les étudiants en laboratoire ou sur le terrain dès le 1er cycle (baccalauréats, certificats). « Il faut que les meilleurs chercheurs soient en contact avec nos étudiants », plaide-t-il. Jean Portugais, de la Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université (FQPPU), ajoute pour sa part qu’« il faut donner un coup de barre important pour appuyer la recherche fondamentale et appliquée », alors que « certains aspects de la pandémie auraient pu par exemple être mieux contrôlés si on avait fait [plus de recherche en amont]. » Dans la relance, « il faut aussi de la recherche dans toutes les disciplines, autant les sciences humaines que les sciences fondamentales », ajoute Nicole Bouchard, rectrice de l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC). Sa collègue Murielle Laberge, de l’Université du Québec en Outaouais (UQO), note également qu’« il faut beaucoup travailler le chantier de l’intégrité intellectuelle, parce qu’on sait les conséquences [qu’a le fait de baser des décisions] sur des recherches qui ont été manipulées ».

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Magda Fusaro, rectrice de l’UQAM

2. Le financement

La dernière réforme majeure du financement des universités remonte au printemps 2018, mais l’enjeu atterrira à nouveau sur le bureau de Danielle McCann. Cette année, Québec rehausse leur budget de 6,5 %, a confirmé à La Presse la ministre de l’Enseignement supérieur. « Nous avons l’impression que le gouvernement Legault veut faire un effort pour refinancer les universités. Ça fait 20 ans que les universités considèrent qu’elles n’ont pas les budgets suffisants pour faire leur travail. […] Une compétition malsaine s’est installée, [comme on peut le] constater en voyant le métro de Montréal placardé de publicités », estime Jean Portugais, de la FQPPU. « Les besoins se diversifient, augmentent même, alors qu’on n’a plus seulement un étudiant classique qui vit chez ses parents et qui va en cours », affirme pour sa part Magda Fusaro, rectrice de l’UQAM. « Dans mon université de rêve, les droits de scolarité pour les petits établissements comme [le nôtre], ça serait la gratuité. […] La scolarisation est un facteur clé pour le bien-être individuel et social. Un jeune qu’on accroche et qui termine avec un diplôme, ses chances d’être en santé sont plus fortes », poursuit la rectrice de l’UQAC, Nicole Bouchard.

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Bernard Tremblay, président-directeur général de la Fédération des cégeps

3. La réussite scolaire

La persévérance scolaire est une priorité en éducation, et celle-ci doit plus que jamais s’étendre au secteur de l’enseignement supérieur, croient des intervenants. Bernard Tremblay, président-directeur général de la Fédération des cégeps, rappelle que près de 30 % des finissants du secondaire ne poursuivent pas directement leurs études au cégep. « Il faut revenir aux objectifs de la Révolution tranquille et réaliser qu’on n’a pas complété ce vaste chantier qu’est l’accessibilité universelle pour les jeunes [aux études postsecondaires] », souligne-t-il. Le marché de l’emploi va aussi requérir davantage de travailleurs qualifiés, alors que certains Québécois retournent faire une formation après une première période sur le marché du travail. « Il faut qu’on soit capable de reconnaître les acquis expérientiels. Des gens qui reviennent à l’université, on ne peut pas les accueillir comme lorsqu’ils arrivent au bac [après le cégep] », dit la rectrice de l’UQAC, Nicole Bouchard. Sa consœur de l’UQAM, Magda Fusaro, note aussi que les étudiants veulent davantage de choix dans leurs horaires de cours, qui ne doivent plus se limiter au traditionnel 9 h à 17 h.

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Nicole Bouchard, rectrice de l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC)

4. La relation professeur-étudiant

On n’enseigne plus à la jeune génération comme on le faisait autrefois. Le recteur de l’Université de Montréal, Daniel Jutras, se donne comme mot-clé « inspiration » quand vient le temps de revoir la façon dont on enseigne en classe. « Il faut qu’on trouve les moyens d’inspirer les étudiants pour qu’ils aient envie de participer avec nous à un effort d’apprentissage. […] Les étudiants doivent être des participants actifs [dans leur salle de cours] », affirme-t-il. La rectrice de l’UQAC, Nicole Bouchard, croit que les régions peuvent attirer davantage d’étudiants en misant sur le caractère plus personnel de leurs établissements. « Si vous venez en région, si vous traversez le parc [des Laurentides], vous trouverez un milieu naturel, vous ne serez pas un code permanent. La nouvelle génération a besoin de ce niveau de personnalisation », dit-elle. Jade Marcil, présidente de l’Union étudiante du Québec, souhaite pour sa part que les universités fassent un effort considérable pour mettre fin au « débalancement » entre la proportion croissante de femmes qui étudient à l’université et leur sous-représentation dans le corps professoral.

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Pierre Cossette, président du Bureau de coopération interuniversitaire (BCI) et recteur de l’Université de Sherbrooke

5. S’ouvrir à plusieurs matières

Le président du Bureau de coopération interuniversitaire (BCI), le recteur de l’Université de Sherbrooke Pierre Cossette, croit fermement que l’« interdisciplinarité » sera un mot encore plus à la mode qu’il ne l’est déjà dans le réseau de l’enseignement supérieur. Il s’agit, explique-t-il, « d’apprendre à travailler d’une discipline à une autre ». Plus que jamais, poursuit le recteur, « on a besoin de tous les talents dans toutes les qualifications. Un des défis, c’est de proposer des parcours qui sont pertinents et qui permettent aux gens d’intégrer différentes disciplines ». Un exemple, dit M. Cossette, est le scientifique qui est formé en développement durable. Ce dernier doit aussi avoir une approche d’économiste – ou travailler avec des spécialistes – pour concevoir ses modèles économiques, puis travailler avec des ingénieurs pour développer les outils pour y arriver.

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Charles Milliard, président-directeur général de la Fédération des chambres de commerce du Québec

6. La formation continue

Le secteur des affaires souhaite tisser de nouveaux liens avec les universités et les centres de recherche, où l’innovation peut s’avérer payante pour les entreprises et la société. C’est le message que véhicule entre autres la Fédération des chambres de commerce du Québec, dont le président-directeur général, Charles Milliard, milite pour que la formation continue se développe davantage au Québec. « Il faut s’éloigner de l’idée que l’université est pour les gens de 18 ou 19 ans. Ça doit devenir un lieu d’échange et de formation pour quelqu’un pendant toute sa carrière », affirme-t-il. En Allemagne, cite M. Milliard, la formation en milieu de travail qui est offerte par les universités est beaucoup mieux implantée. Les chambres de commerce du pays européen participent également à l’arrimage entre les besoins des entreprises et le milieu de l’éducation. « Avec l’enjeu [du manque de] main-d’œuvre qualifiée, […] il faut faire un effort pour qu’on augmente et qu’on actualise les qualifications des travailleurs », estime Bernard Tremblay, de la Fédération des cégeps.

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Graham Carr, recteur de l’Université Concordia

7. L’enseignement à distance

La COVID-19 a rapidement mené les cégeps et les universités à offrir leurs cours à distance. Selon Bernard Tremblay, de la Fédération des cégeps, les étudiants – aussi millénariaux et technologiquement à l’aise soient-ils – préfèrent tout de même un cours traditionnel en classe. Mais ce passage obligé en cours virtuels a tout de même été formateur, estime le recteur de l’Université Concordia, Graham Carr. « Les étudiants étaient déçus au printemps de finir leurs cours en ligne, mais ça leur a donné la possibilité d’avoir une formation très utile pour leur avenir. On habite dans un monde de plus en plus numérique, il faut donner à nos étudiants les compétences de travailler en équipe en distance », dit-il. La présidente de l’Union étudiante du Québec, Jade Marcil, estime toutefois que l’enseignement en classe doit être « prioritaire » après la pandémie et qu’il faudra surveiller les universités pour qu’elles ne soient pas tentées d’offrir plus de cours à distance dans une simple logique de réduction des dépenses.

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Jade Marcil, présidente de l’Union étudiante du Québec

8. La santé psychologique

Les étudiants en ont fait ces dernières années un cheval de bataille : améliorer la santé psychologique sur les campus. « Nous avons un rapport qui démontre que les conditions de santé psychologique chez les universitaires sont moins bonnes que celles des personnes du même âge dans la population générale », souligne Jade Marcil, de l’Union étudiante du Québec. « On a une cohorte qui est très différente de la mienne, à l’époque où j’ai étudié. On a une génération d’étudiants très anxieux, et la COVID-19 n’aide en rien », rapporte également la rectrice de l’UQO, Murielle Laberge. Selon plusieurs recteurs, les universités devront établir de nouvelles stratégies pour diminuer l’angoisse de performance dans leurs établissements. « Dans certains campus au pays, ce stress [a été un facteur] de mortalité. C’est dramatique. Nous avons la chance d’avoir une nouvelle ministre qui était à la Santé. Qui de mieux qu’elle pour nous aider à trouver des solutions ? », se réjouit la rectrice de l’UQAM, Magda Fusaro.

9. Les violences sur le campus

Les recteurs et les étudiants sont aussi inquiets des violences – tant sexuelles que psychologiques – qui sévissent toujours sur les campus. Le précédent gouvernement libéral avait adopté la Loi visant à prévenir et à combattre les violences à caractère sexuel dans les établissements d’enseignement supérieur, mais il faut en faire plus, disent-ils. La rectrice de l’UQAM, Magda Fusaro, estime qu’il faut désormais « finir ce que [l’ex-ministre libérale Hélène David] avait commencé ». Et cette réflexion doit s’étendre à plus que les violences sexuelles, « mais à toutes formes de violences verbales et [écrites] aussi sur les réseaux sociaux ». En décembre 2016, une étude indépendante intitulée « Violences sexuelles en milieu universitaire au Québec », pour laquelle 9284 personnes de 6 universités québécoises avaient été sondées, avait révélé que 37 % des répondants affirmaient avoir vécu une « forme de victimisation sexuelle » au cours de leur parcours universitaire.

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Suzanne Fortier, rectrice de l’Université McGill

10. L’ouverture sur le monde

Plus que jamais, les universités québécoises s’ouvrent sur le monde, même si la COVID-19 cause bien des problèmes aux étudiants étrangers qui devaient arriver au Canada l’automne prochain. À McGill, les étudiants internationaux forment déjà près de 30 % du corps étudiant. La rectrice, Suzanne Fortier, estime que son université sert aussi à faire connaître la culture québécoise francophone à ses nombreux diplômés qui choisissent ensuite le Québec pour y faire leur vie. « Nous sommes un moteur d’inclusion sociale. […] Il faut ouvrir nos portes encore plus grandes pour que les gens de l’étranger qui ont le talent et l’ambition de réussir viennent chez nous », souhaite-t-elle. Loin de Montréal, au Saguenay–Lac-Saint-Jean, la rectrice de l’Université du Québec à Chicoutimi, Nicole Bouchard, voudrait que Québec aide encore davantage les régions à retenir les étudiants étrangers qui viennent y suivre leur formation. « Quand ces étudiants arrivent en début de session, le Saguenay change de visage ! Ils étudient, ils travaillent dans nos commerces, ils sont présents. J’aimerais qu’on arrive à mieux les retenir », dit-elle.

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Noémie Veilleux, présidente de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ)

11. La mobilisation étudiante

Si Danielle McCann reste à la tête du ministère de l’Enseignement supérieur jusqu’à la fin du premier mandat de la Coalition avenir Québec, elle sera en poste lorsque seront soulignés les 10 ans des grèves étudiantes historiques du printemps 2012. Si les étudiants sortent moins dans la rue depuis un certain temps (la COVID-19 n’aidant pas, ont souligné les associations étudiantes), ils sont toujours mobilisés. « Et la journée où il faudra se mobiliser davantage, on est prêts à le faire », affirme Noémie Veilleux, présidente de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ). La cégépienne a plusieurs dossiers qu’elle souhaite présenter à la ministre McCann, notamment en matière d’encadrement des stages et d’accès à du logement étudiant abordable. Jade Marcil, de l’Union étudiante du Québec, ajoute également que l’accessibilité aux études supérieures est un thème qui mobilisera toujours les étudiants. « Depuis 2012, personne ne s’est essayé à augmenter les droits de scolarité », souligne-t-elle.

12. Montréal, ville universitaire

L’enseignement supérieur à Montréal, avec ses nombreux cégeps et universités, doit être vu comme un « joyau », affirme le recteur de l’Université Concordia, Graham Carr. « La seule ville en Amérique du Nord qui est en concurrence avec nous, c’est Boston. Je pense que les Québécois ne sont pas assez au courant de ce joyau que nous avons ici », estime celui qui voudrait positionner davantage Montréal comme plaque tournante du savoir. Son collègue de l’Université de Montréal, Daniel Jutras, ajoute qu’avec 11 établissements universitaires sur son territoire, la métropole du Québec a quelque chose d’unique en sa possession. « Je m’étonne encore qu’on ne soit pas rendus au point où tout le monde à Montréal accepte l’idée que l’université fait partie de notre identité », souligne-t-il. La rectrice de l’Université McGill, Suzanne Fortier, affirme de son côté que la qualité de l’accueil de la métropole, mais aussi le fait que nous avons « une société saine qui a préservé ses grandes valeurs », a le potentiel d’attirer plus de talents de l’étranger que jamais. En 2018, selon Montréal International, plus de 35 500 étudiants étrangers avaient choisi la métropole québécoise pour étudier. En 2019, la ville se classait d’ailleurs en 6position mondiale du « QS Best Student Cities ». La présence des étudiants étrangers est aussi payante pour la société qui les accueille. Selon une analyse du gouvernement fédéral rapportée au printemps 2019 par La Presse canadienne, les retombées économiques des étudiants internationaux ont doublé entre 2010 et 2016, atteignant cette année-là 15,5 milliards à l’échelle canadienne.

Taux de diplomation: « Il faut vraiment travailler là-dessus »

Arrivée à la tête d’un ministère entièrement consacré à l’Enseignement supérieur, l’ex-ministre de la Santé, Danielle McCann, analyse aux rayons X son nouveau milieu. Son premier constat : le taux de diplomation général au cégep, d’environ 64 %, est « beaucoup trop bas », tranche celle qui veut renverser la vapeur. Entrevue.

Dans le cadre de ce reportage, des intervenants des cégeps et des universités nous ont affirmé que la réussite scolaire devait être au premier plan des préoccupations du secteur de l’Enseignement supérieur pour les années à venir. Quels sont vos objectifs ?

Je suis préoccupée par le taux de diplomation dans les cégeps. Pour nous, au Québec, c’est un problème. Je pense que les solutions se trouvent en travaillant entre les différents paliers, soit entre le secondaire et le cégep, puis entre le cégep et l’université. Avec un taux de diplomation [général d’environ] 64 % [au cégep], c’est beaucoup trop bas. Voyons donc ! Dans mon livre à moi et dans le livre de tout le monde, c’est beaucoup trop bas. Il faut vraiment travailler là-dessus.

Le Québec vit comme ailleurs les contrecoups de la COVID-19 et doit préparer le monde d’après la pandémie, notamment sur le plan de l’économie. Quelle place l’enseignement supérieur doit-il occuper dans la relance économique ?

Une place importante. La relance économique passe aussi par de nouvelles zones d’innovation et on a le plan d’en faire plusieurs au Québec. Cela inclut notamment la recherche universitaire. J’aimerais faire plusieurs liens entre mon ministère et le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon. J’ai également parlé avec le scientifique en chef du Québec à ce sujet. En ce moment, je suis en période de breffage, je prends connaissance des dossiers, mais il y a du potentiel, c’est évident, pour la relance économique.

Les chercheurs ont-ils assez de liens avec les différents secteurs économiques du Québec ? Doit-on bâtir des ponts encore plus forts entre nos centres de recherche et les industries ?

Oui, parce que ce sont ces liens-là qui vont nous mener à faire des réalisations plus importantes. L’économie, on ne peut pas le faire seul. Il faut faire ce lien avec l’enseignement supérieur et la recherche parce qu’on a un grand potentiel au Québec. On a des universités vibrantes, de très haut calibre, de niveau international pour beaucoup d’entre elles. Je vais travailler beaucoup avec le ministre de l’Économie et de l’Innovation, Pierre Fitzgibbon. C’est dans le mandat que m’a donné le premier ministre.

Doit-on également encourager les entreprises du Québec à inciter leurs employés à faire de la formation continue tout au long de leur carrière ?

Oui, je pense qu’on peut aller plus loin. Avec les cégeps et les universités du Québec, entre autres, on a un réseau avec des campus à travers les différentes régions. C’est une force importante. On est maintenant dans une époque où ce n’est plus comme avant, où on obtenait un emploi et on y restait pour la vie. Dans le nouveau contexte économique, il y a beaucoup d’évolution dans le marché. Des gens vont devoir se recycler et obtenir d’autres emplois. La formation continue est un volet qui fait partie de la solution. Je crois aussi beaucoup à la formation en emploi. Je vais mettre l’accent sur cela.

Quand on parle des universités, la question du financement revient toujours. Est-ce que la COVID-19 et ses contrecoups économiques affectent le financement qui leur sera accordé ?

À ce moment-ci, pour cette année, nous avons prévu un rehaussement du financement de 6,5 % pour les universités. C’est un fait intéressant. On donne un budget additionnel de 137 millions, on avait donné 40 millions en devancements et 25 millions de plus pour toutes les dépenses additionnelles causées par la COVID. Je pense qu’on soutient nos universités et on va voir à l’avenir s’il y a des besoins additionnels.

Finalement, les associations étudiantes ont fait état ces dernières années de problèmes liés aux violences sexuelles sur les campus et en matière de santé psychologique. C’est connu, bien des élèves souffrent d’angoisse de performance. Quelle importance cet enjeu a-t-il pour vous ?

Sur tous les dossiers de santé psychologique comme sur les violences sexuelles, je vais prêter une attention particulière. Je rencontre actuellement les fédérations étudiantes. Je veux les entendre sur ces enjeux et je remarque que la santé psychologique les préoccupe beaucoup. Un plan d’action doit vraiment s’implanter dans les prochains mois. Je vais travailler avec les associations étudiantes qui sont des partenaires très importants sur ces questions.

Le contenu de cette entrevue a été adapté et raccourci afin d’alléger la lecture.