(Montréal) Les enseignants de la CSQ viennent à leur tour de rejeter, dans une proportion de 97 %, la dernière offre du Conseil du trésor en vue du renouvellement des conventions collectives.

Et, cette fois, ce sont non seulement des délégués, mais les membres de la Fédération des syndicats de l’enseignement, affiliée à la CSQ, qui se sont prononcés sur ces offres.

La FSE représente 65 000 enseignants du primaire, secondaire, préscolaire et de la formation professionnelle. Elle négocie en cartel avec l’Association provinciale des enseignants du Québec, qui en représente 8000 autres. Le rejet des offres à 97 % vaut donc pour les deux réunies.

Il s’agit des offres qui avaient été mises en ligne par le Conseil du trésor le 26 mai dernier.

En général, Québec offre aux employés de l’État des augmentations de 1,75 % la première année du contrat de trois ans, puis 1,75 et 1,5 %.

Il y ajoute des montants forfaitaires et, dans le cas des enseignants, un statut d’enseignant émérite pour certains d’entre eux.

La présidente de la FSE, Josée Scalabrini, s’est dite notamment déçue du fait que Québec est revenu sur son engagement d’abolir les six premiers échelons de l’échelle salariale des enseignants. Finalement, il a plutôt choisi de bonifier la rémunération à ces échelons. L’échelle salariale continue donc d’avoir 17 échelons.

Mme Scalabrini voit là « une volte-face spectaculaire du gouvernement face à ses engagements électoraux ».

Les enseignants gagnent 42 431 $ au premier échelon et jusqu’à 82 585 $ au 17e et dernier échelon, en vertu de la convention collective qui est arrivée à échéance le 31 mars dernier.

De même, Québec veut inscrire dans la convention collective que la semaine de travail a une durée de 40 heures. Elle est actuellement de 32 heures, selon les syndicats d’enseignants — bien qu’il y ait désaccord à ce chapitre entre les parties.

« On est loin de la priorité accordée à l’éducation qu’on nous avait promise », s’est indignée Mme Scalabrini.

De son côté, le président du Conseil du trésor, Christian Dubé, a réitéré, au cours des derniers jours, sa volonté de continuer à négocier avec les syndicats des secteurs public et parapublic dans l’espoir d’en arriver à un règlement.

Toutefois, dans ses dernières offres, il laissait planer une ombre quant à la teneur de ces offres pour encore longtemps, à cause du poids sur les finances publiques des dépenses inhérentes à la crise du coronavirus.

« En raison de ces circonstances exceptionnelles, la capacité gouvernementale de maintenir cette proposition pourrait évoluer rapidement », avait souligné le Conseil du trésor dans la présentation de ses offres.