Le ministre de l’Éducation Jean-François Roberge a fait face à un barrage d’enseignants au moment d’entrer au Centre Sheraton, à Montréal, où il prononce une allocution vendredi. « Traître pour les enseignants », « plus le bienvenu dans les écoles du Québec », auteur d’une « réforme méprisante », les enseignants n’ont pas été tendres envers le ministre.

Pendant plus d’une quinzaine de minutes, le ministre a écouté sans broncher plusieurs dizaines d’enseignants qui lui ont tour à tour remis des affiches pour signifier que la loi 40 sur l’abolition des commissions scolaires est mal reçue dans leurs rangs. L’émotion était palpable chez plusieurs d’entre eux.

« Je suis à la porte de la retraite et ce n’est pas cet héritage-là que je veux laisser à mes jeunes profs qui débutent dans la profession », a déclaré une enseignante qui s’est présentée au ministre par son seul prénom.

« Mon nom est madame Martine, a ajouté une autre. Je suis une de celles qui connait les élèves par leur prénom. Je peux vous affirmer que votre réforme n’aide en rien la valorisation de notre profession. C’est la dévalorisation et le mépris que vous avez exprimés dans votre réforme. »

C’est la Fédération autonome de l’enseignement, qui représente 45 000 enseignants de la province, qui avait organisé la sortie.

« La réforme que vous avez fait passer sous le bâillon est inacceptable », a déclaré son président Sylvain Mallette, qui a estimé que le ministre a « écouté le lobby des directions d’écoles ». « On aurait dû célébrer un ancien collègue et on est obligés de le dénoncer », a-t-il ajouté.

Jean-François Roberge a salué le « militantisme et l’engagement indéfectible pour la profession enseignante, pour les élèves ».

« Je sens beaucoup d’émotions et je la reçois. L’écoute elle était là, on pourrait dire qu’elle n’était pas suffisante, mais elle va être au rendez-vous. Jamais on n’a rompu les ponts avec les représentants syndicaux », a déclaré le ministre.