(Québec) Les étudiants réclament au gouvernement caquiste 197 millions manquants au programme de bourses.

C’est une partie de la somme que vire le fédéral au Québec pour l’aide financière aux étudiants, mais qui ne se rend pas jusqu’à eux, ont dénoncé des associations étudiantes, mardi, en conférence de presse au côté des partis d’opposition à l’Assemblée nationale. Ce montant, une fois distribué, représenterait une augmentation de 125 $ par mois de l’aide financière à des étudiants qui en ont vraiment besoin, ont fait valoir les leaders étudiants.

Depuis la bonification du régime fédéral de prêts et bourses en 2016-2017, Ottawa verse une enveloppe supplémentaire au Québec —qui gère son propre régime — en vertu du droit de retrait des programmes fédéraux avec pleine compensation.

Le gouvernement fédéral a ainsi ajouté 277 millions dans ses transferts en éducation au Québec, mais le gouvernement caquiste n’a réinvesti que 80 millions en aide financière, selon les calculs de l’Union étudiante du Québec (UEQ) et la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ).

Le président de la FECQ, Philippe Clément, dit avoir rencontré le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, mais ce dernier n’a pas admis ce fossé et avance des chiffres très inférieurs, selon ce qu’il a rapporté.

« On est solides sur les chiffres qu’on avance, a plaidé M. Clément. […] Sur les chiffres, (l’analyse du gouvernement) ne tient pas la route. »

La Coalition avenir Québec (CAQ) avait promis en 2016 de réinvestir ces sommes d’argent, a rappelé la députée libérale Marwah Rizqy.

« Si ça vient de la poche des étudiants, ça doit revenir dans la poche des étudiants. On ne peut pas commencer à prendre cet argent-là pour financer d’autres projets, que ce soit maternelle quatre ans ou le Troisième Lien. »

Le gouvernement prétend faire de l’éducation sa priorité et il a l’occasion de le démontrer, a pour sa part affirmé le leader parlementaire de Québec solidaire (QS), Gabriel Nadeau-Dubois.

« C’est de l’argent qui est destiné à la condition étudiante, a souligné le chef péquiste Pascal Bérubé. Qu’est-ce qu’on en fait ? Est-ce que ça contribue directement à améliorer la condition étudiante, à permettre de vivre, d’étudier, de se réaliser pendant les études ? Le combat du mouvement étudiant, il est légitime, puis il est nécessaire, puis il est très concret. »