Pour bien des jeunes qui rentreront bientôt au secondaire, l’heure est aux visites, puis au choix de leur future école. Pour mieux faire connaître certaines de ses écoles qui sont parfois précédées d’une réputation peu enviable, la Commission scolaire de Montréal (CSDM) entreprend de transformer huit d’entre elles.

L’hiver dernier, la CSDM a amorcé une consultation sur les 32 écoles secondaires de son territoire. Mercredi soir, elle a officiellement adopté un plan pour changer le visage de ces écoles au cours des prochaines années.

Elle cible d’abord huit établissements. Ce sont des écoles qui présentent un ou plusieurs « enjeux », note le rapport déposé hier au Conseil des commissaires. Ici, c’est un « taux de diplomation préoccupant », là, « une proportion importante d’élèves du quartier [qui] fréquentent une autre école ». Certaines écoles ont « une offre peu diversifiée, une réputation défavorable, peu de mixité… »

L’objectif est qu’à la rentrée 2021, ces écoles offrent des programmes plus variés. « Comment on peut développer des programmes motivants, sans que ce soit des programmes particuliers et que ce soit accessible au plus grand nombre », demande la présidente de la plus grande commission scolaire du Québec, Catherine Harel Bourdon.

L’école Saint-Henri, par exemple, devrait d’ici peu offrir davantage de sports et d’activités de plein air à ses élèves. À l’école Marguerite-De-Lajemmerais, c’est la danse qui sera ajoutée au programme scolaire pour ceux qui manifestent leur intérêt. À terme, la CSDM voudrait que ces écoles se défassent des « préjugés » et des « fausses croyances » qui les accablent parfois.

Endiguer le déplacement des élèves

Cette campagne de séduction n’est pas une réaction au fait que certaines écoles secondaires débordent tandis que d’autres ont encore de la place pour accueillir des élèves, assure la présidente de la CSDM.

« Les écoles qui débordent, on ne les mettra pas dans la liste », dit toutefois Catherine Harel Bourdon en riant.

Le rapport de la CSDM note que le « déséquilibre important » dans les différents programmes offerts dans ses écoles secondaires fait en sorte que de nombreux élèves se déplacent hors de leur quartier pour aller à l’école. « Ces déplacements renforcent des enclaves de favorisation ou de défavorisation », peut-on lire.

La présidente de la CSDM cite à titre d’exemple l’école secondaire Chomedey-De-Maisonneuve, où un comité s’est formé pour revaloriser l’école de quartier. « Depuis environ trois ou quatre ans, ils font en sorte qu’il y ait plus de familles de classe moyenne qui inscrivent leur enfant. Il y a eu un changement important depuis 10 ans dans Hochelaga-Maisonneuve, donc cette école essaie d’avoir une mixité scolaire », explique Catherine Harel Bourdon.

Les autres écoles secondaires de la CSDM feront aussi l’objet d’une campagne publicitaire pour faire connaître leurs programmes. « Notre offre actuelle est très peu connue », dit Catherine Harel Bourdon.

Les huit écoles ciblées par la CSDM

Marguerite-De-Lajemmerais (Rosemont)

Chomedey-De-Maisonneuve (Hochelaga-Maisonneuve)

Pierre-Dupuy (Centre-Sud)

Louis-Joseph-Papineau (Saint-Michel)

Lucien-Pagé (Villeray)

Honoré-Mercier (Ville-Émard)

Saint-Henri (Saint-Henri)

Jeanne-Mance (Plateau Mont-Royal)