Les écoliers du Québec devront obligatoirement avoir deux périodes de récréation de 20 minutes à compter de la rentrée prochaine.

Le ministre de l'Éducation Jean-François Roberge a annoncé ce matin que le Régime pédagogique sera modifié pour que les enfants aient au minimum 20 minutes de temps libre le matin et l'après-midi. Ce régime inclut actuellement des périodes de détente au programme, mais n'en précise pas la durée.

Les effets bénéfiques des récréations sont « largement documentés », soutient Québec, qui rappelle que jouer à l'extérieur favorise la concentration en classe.

L'objectif est louable, mais il s'agit d'une annonce précipitée, estime la présidente de la Fédération des syndicats de l'enseignement, qui représente plus de 60 000 enseignants.

« C'est encore une solution qui va retomber sur le dos des enseignants. Dans beaucoup de milieux, ce sont les enseignants qui font la surveillance. On ne sera pas en train de donner des services à l'élève, de faire de la récupération, d'accompagner un élève, dit Josée Scalabrini. Est-ce que c'est ça qui était une urgence présentement ? »

La Fédération qu'elle préside demande plusieurs années au gouvernement d'inscrire au régime pédagogique un temps minimum d'heures de prestation pour les matières obligatoires.

« Peut-on nous expliquer si c'est normal que les deux seules choses prescrites actuellement au Québec soient les contenus d'éducation à la sexualité et les récréations ? », demande Josée Scalabrini.

En 2017, un sondage effectué par la Coalition québécoise sur la problématique du poids révélait que près de 40 % des écoles primaires de la province offraient moins de 15 minutes de pause le matin et l'après-midi.

L'organisme recommandait en conséquence de rendre obligatoire un temps minimum alloué aux récréations.

Jean-François Roberge avait alors estimé que l'étude prouvait que la « consigne » en matière d'activité physique à l'école devait être claire.