Le ministre de l'Éducation Jean-François Roberge a promis de se pencher sur la question de la compensation des stages dans les mois à venir, mais certaines associations étudiantes n'ont pas l'intention d'attendre qu'il mène à bien cet exercice pour demander à leurs membres des mandats de grève générale illimitée.

Le Comité unitaire sur le travail étudiant (CUTE), qui a mené le mouvement de grève de l'automne dernier, considère qu'il a été écarté de la discussion avec le ministre, à la faveur de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) et de l'Union étudiante du Québec (UEQ), qui ont rencontré Jean-François Roberge à huis clos à la mi-janvier.

« Quand ils ont décidé d'aller parler avec le ministre, nous n'avons pas été consultés. Le dialogue se fait séparément, ils ont leurs propres revendications sur la compensation des stages et ça ne correspond pas à ce qu'on veut », explique Camille Parent-Montpetit, militante au CUTE du cégep de Saint-Laurent, à Montréal.

Depuis cet automne, les étudiants en enseignement qui prennent en charge un groupe d'élèves dans le cadre de leur dernier stage reçoivent une compensation de 3900 $. Ce n'est pas un modèle à suivre, affirme le Comité unitaire sur le travail étudiant, qui souhaite plutôt obtenir un salaire en bonne et due forme pour chaque heure passée en stage, quel que soit le domaine d'études.

Les résultats doivent venir « rapidement »

Bien qu'elle ait participé à une rencontre avec le ministre récemment, l'Union étudiante du Québec ne se dissocie pas du mouvement de grève générale illimitée.

« Il y a une mouvance de grève dans certaines associations départementales partout en province qui est assez symbolique du ras-le-bol qu'on nous rapporte sur les campus. On n'écarte aucun moyen, les résultats du chantier vont devoir se faire sentir très rapidement », dit Guillaume Lecorps, président de l'UEQ.

Certains domaines d'études doivent être considérés en priorité pour la compensation des stages, notamment les domaines traditionnellement occupés par des femmes, par exemple en psychoéducation ou en travail social, illustre-t-il.

« Il y a une nécessité de trouver des solutions à la précarité financière des stagiaires et d'améliorer leurs conditions. On est capables d'offrir des protections minimales aux stagiaires en modifiant la Loi sur les normes du travail rapidement », dit Guillaume Lecorps, qui a espoir de voir des mesures concrètes dans le premier budget du gouvernement Legault.

Pour le Comité unitaire sur le travail étudiant, qui porte les revendications depuis deux ans, la volonté politique n'y est tout simplement pas.

Le plan d'action adopté par diverses associations étudiantes de cégep et d'université prévoit donc une « escalade » de moyens allant jusqu'à la grève générale illimitée en cas de « défaut du gouvernement d'implanter la rémunération de tous les stages à tous les niveaux ».

Au plus fort de la mobilisation l'automne dernier, plus de 60 000 étudiants québécois étaient en grève.