(Montréal) L’Université McGill confirme avoir reçu un don de la famille Sackler, propriétaire de la société derrière l’OxyContin. L’institution montréalaise soutient toutefois que le don reçu remonte à une date antérieure aux poursuites intentées contre le fabricant de médicaments accusé d’être en partie responsable de la crise des opioïdes.

Une enquête publiée jeudi par l’Associated Press révèle qu’au moins 60 millions ont été versés en dons par des fondations liées à la famille Sackler à d’éminentes universités un peu partout dans le monde au cours des cinq dernières années. L’Université McGill en fait partie. Elle aurait touché plus de trois millions de dollars.

Certains des dons ont été reçus avant le dépôt de poursuites contre Purdue Pharma pour son rôle dans la crise des opioïdes, mais au moins neuf institutions d’enseignement ont accepté de l’argent en 2018 ou plus tard, lorsque des États et des comtés américains avaient déjà entamé des démarches judiciaires pour que la famille Sackler réponde des actions de Purdue Pharma.

McGill affirme que le dernier don reçu des Sackler date de 2016. L’université précise que l’argent a servi à financer la recherche sur l’épigénétique et la recherche en psychobiologie. La recherche a examiné les effets des conditions environnementales sur l’expression des gènes, le développement du cerveau et le comportement.

« Cette recherche a été réalisée en partie grâce à un don de la Fondation Sackler pour soutenir la formation d’étudiants de troisième cycle et de cycle supérieur. La recherche n’a jamais été associée à Purdue Pharma ni à aucun produit pharmaceutique », a répondu la porte-parole de l’université Cynthia Lee dans un courriel.

« Le fonds de dotation de la Fondation Sackler ne représente qu’une petite fraction des différentes sources de financement de la recherche », a ajouté Mme Lee en précisant que le dernier don a été reçu avant que l’université « ait pris connaissance des révélations mises au jour depuis ».

La porte-parole souligne que chaque don est soumis à une politique d’acceptation et que l’Université McGill peut refuser des dons « d’individus ou d’organisations dont la philosophie et les valeurs pourraient être considérées comme incompatibles avec celles de l’université ».

Un porte-parole de l’Université de Toronto a également reconnu que la Fondation Raymond et Beverly Sackler avait fait un don de 750 000 dollars pour soutenir des études sur la biologie des tumeurs carcinoïdes de 2007 à 2013.

Au Connecticut, Purdue Pharma a déclaré faillite, le mois dernier, dans le cadre d’un effort visant à régler quelque 2600 actions en justice l’accusant d’avoir alimenté la crise des opioïdes afin d’encaisser plus de profits.