(QUÉBEC)  Il y avait un peu plus de 300 classes sans enseignant attitré au moment de la rentrée des classes à Montréal et à Laval. La pénurie d’enseignants est « une crise essentiellement montréalaise », estime le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge.

Selon des données de son ministère, 304 postes d’enseignant à temps plein étaient en effet à pourvoir dans les deux régions en date du 1er septembre.

Les classes qui se retrouvent sans prof attitré sont sous la responsabilité de suppléants ou de contractuels, le temps de trouver preneur pour les postes.

Pour l’ensemble du Québec, les commissions scolaires cherchaient à pourvoir 360 postes d’enseignants à temps plein au début du mois. « Donc 84 % des postes étaient soient à Montréal et Laval et seulement 16 % dans le reste » du Québec, a affirmé M. Roberge lors d’une mêlée de presse, mercredi. « On voit que c’est quelque chose quand même d’assez grave, mais qui est vraiment localisée à Montréal et à Laval. » Ce phénomène s’explique par un « boom démographique » dans la métropole et le fait que dans les dernières années, « on n’a pas suffisamment régionalisé l’immigration », a affirmé M. Roberge. De plus, « il est possible que certains enseignants choisissent d’aller enseigner ailleurs » qu’à Montréal et Laval.

Jean-François Roberge avait demandé à ses fonctionnaires il y a quelques semaines de sonder les commissions scolaires pour avoir un portrait des postes vacants en enseignement. Une mise à jour doit être faite sous peu.

Ce n’est pas la première rentrée où des classes sont sans enseignant attitré, en particulier à Montréal. Mais le ministère n’avait jamais produit de données pour mesurer le phénomène, selon M. Roberge. Le ministre dit prendre des moyens pour lutter contre la pénurie. Par exemple, un règlement doit entrer en vigueur aujourd’hui pour permettre à des éducatrices, sous certaines conditions, d’enseigner dans des classes de maternelle. M. Roberge a reconnu récemment qu’il faudra des années pour régler la pénurie.