Sous la pluie, une centaine de petits chanteurs du Mont-Royal ont fait entendre leurs voix cristallines pour protester contre la décision de la Commission scolaire de Montréal (CSDM) qui met leur avenir en péril.

Les Petits Chanteurs bénéficiaient d’une entente depuis des décennies. Le ministère de l’Éducation payait leurs droits de scolarité à la CSDM qui, à son tour, versait l’argent au Collège Notre-Dame. Mais la Commission veut mettre fin à cette entente et rapatrier les élèves dans le réseau public.

Les petits choristes et leurs parents sont inquiets. L’école publique où ils seront transférés est loin de leur établissement de musique situé en face du Collège Notre-Dame. Il leur faudra 45 minutes en métro pour s’y rendre. Actuellement, pour aller du cours de mathématiques au cours chant, ils n’ont qu’à traverser la rue.

Comme d’autres parents, Geneviève Marchand, mère monoparentale de deux choristes, n’a pas les moyens de payer les 4500 $ de scolarité annuels qu’elle devra débourser lorsque l’entente prendra fin. Elle sera obligée d’envoyer ses enfants au public. « Ça va tuer les Petits Chanteurs », déplore-t-elle.

La proximité avec le Collège Notre-Dame est importante, car elle permet aux choristes de gagner un temps précieux qu’ils consacrent aux répétitions. Pour Marek Senkara, un élève de 13 ans, c’’est indispensable pour offrir des spectacles de qualité.

Certains parents redoutent que le temps perdu dans les transports en commun nuise à la scolarité de leurs enfants. Près de 90 % des parents des Petits Chanteurs affirment qu’ils vont retirer leurs enfants du programme musical lorsque la CSDM mettra fin à l’entente, selon un sondage interne.

Pierre Arcand, député de Mont-Royal – Outremont, est venu défendre ses petits protégés. « Ça fait 50 ans [qu’on les subventionne], ça fonctionne bien, assure-t-il. C’est un élément important de la vitalité culturelle de la Ville de Montréal. » Pour lui, la décision de la CSDM est plus idéologique que financière. Il demande aux ministres de la Culture et de l’Éducation « d’intervenir et de faire entendre raison à la CSDM ».

L’ex-directeur musical de Céline Dion, Claude « Mégo » Lemay, était aussi présent. Il a fait partie des Petits chanteurs. « C’est une institution aussi grande que Céline Dion et que le Cirque du Soleil, dit-il. On ne peut pas la laisser tomber ! »

La CSDM et le ministère de l’Éducation n’ont pas rappelé La Presse.