Les deux récréations de 20 minutes sont inscrites au régime pédagogique québécois depuis ce matin. Même officialisée, la décision du gouvernement Legault continue de faire des mécontents.

À compter de la prochaine rentrée, les élèves du préscolaire et du primaire auront « deux périodes de détente d’un minimum de 20 minutes, soit l’une le matin et l’autre l’après-midi ». L’annonce avait été faite par le ministre de l’Éducation Jean-François Roberge en février.

La Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE) estime que les consultations menées avant l’adoption du règlement n’ont rien changé et parle d’un « rendez-vous manqué ».

« Il en a tenu compte où, des consultations ? Le ministre a priorisé sa promesse électorale. C’est une totale déception », dit Josée Scalabrini, présidente de la FSE qui représente 60 000 enseignants. À certains endroits, dit-elle, la surveillance des récréations viendra gruger du temps sur d’autres tâches enseignantes, comme les périodes de récupération pour les élèves.

C’est une observation qu’avait aussi faite le Conseil supérieur de l’éducation dans un avis publié en avril. « Si les enfants sont gagnants de pouvoir se détendre, aller jouer dehors et bouger davantage, il faudrait s’assurer qu’ils ne perdent pas, en contrepartie, des services de récupération et d’encadrement », avait noté l’organisme indépendant chargé de conseiller le ministre.

À la Fédération autonome de l’enseignement, on déplore aussi que le ministre n’ait pas écouté les recommandations des enseignants. Ce matin, des enseignants affiliés ce syndicat ont manifesté devant l’Assemblée nationale.

La Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS), qui compte 30 000 membres, demande pour sa part au ministre Roberge de revenir sur sa décision et de confier la surveillance de ces récréations à ses membres.

« Des surveillantes d’élèves, des éducatrices en service de garde ou des techniciennes en éducation spécialisée pourraient superviser les deux périodes de récréation, ce qui permettrait au personnel enseignant de se consacrer à d’autres tâches », a déclaré par voie de communiqué le président de la FPSS, Éric Pronovost.

Plusieurs écoles de la province ont d’ores et déjà changé leurs horaires pour s’assurer de se conformer dès septembre à la nouvelle directive, ce qui veut parfois dire amputer l’heure du dîner ou encore allonger les journées.