(Québec) Le gouvernement Legault doit reporter l’implantation de la maternelle 4 ans universelle partout au Québec.

C’est ce que recommande la Fédération autonome de l’enseignement (FAE), dans un mémoire qui sera déposé jeudi à la commission parlementaire chargée d’étudier le projet de loi 5, visant la mise en place des services préscolaires aux enfants de 4 ans. Le document a été obtenu par La Presse canadienne avant son dépôt.

La FAE, qui représente 44 000 enseignants, rappelle que les maternelles 4 ans ont d’abord vu le jour à l’origine pour aider les enfants en milieu défavorisé et que leur déploiement dans ces milieux prioritaires n’est même pas complété.

Elle déplore donc que les modifications au projet de loi biffent le concept d’élève de 4 ans « vivant en milieu défavorisé ».

Le syndicat reconnaît les bienfaits des mesures budgétaires énoncées par le gouvernement caquiste pour 2019-2020 à l’attention des clientèles défavorisées, mais il craint que les mesures d’accompagnement pour ces jeunes soient « diluées ou dispersées » dans tous les milieux avec la maternelle 4 ans universelle.

L’« intervention ciblée » auprès des populations défavorisées doit demeurer « prioritaire » pour le « développement d’une société plus juste et plus égalitaire », estime la FAE, qui demande donc au gouvernement de « surseoir à l’adoption du projet de loi 5 ».

« La maternelle 4 ans temps plein dans les milieux défavorisés est un projet de société que l’on se doit de chérir et de préserver, peut-on lire. À ce compte, nous demandons au ministre et au gouvernement de déployer, d’ici 2023-2024, une offre de services de maternelles 4 ans à temps plein dans toutes les écoles de milieux défavorisés. »

L’implantation universelle de la maternelle 4 ans est un des engagements principaux de la Coalition avenir Québec (CAQ) en campagne électorale, mais il suscite la controverse. Il rencontre la résistance des trois partis d’opposition au Parlement et de plusieurs syndicats, notamment pour son coût évalué à plus de 2 milliards, alors qu’il existe déjà un réseau de Centres de la petite enfance (CPE) dont l’expansion n’est même pas complétée.