Dix établissements d'enseignement supérieur du Grand Montréal s'allient afin de redorer le blason des universités et lancent aujourd'hui une campagne qui fera valoir leur importante contribution dans le quotidien des Montréalais.

Bien qu'elle ait glissé du premier au quatrième rang au classement mondial des 100 meilleures villes universitaires en 2018, publié par la société Quacquarelli Symonds, la métropole québécoise figure depuis plusieurs années parmi les meilleurs endroits où il fait bon étudier, selon le palmarès. Première en Amérique du Nord, elle surclasse même les villes étasuniennes de l'Ivy League, comme New York ou Boston.

Cet atout lui permet de se démarquer sur d'autres terrains, ceux des innovations, du développement économique, de la recherche et de l'offre de services, d'après les 10 établissements réunis sous la bannière de la campagne 10 ensemble.

On n'attribue cependant pas à Montréal toute la valeur qu'elle mérite en tant que ville universitaire, estiment ces établissements. L'Université de Montréal, l'Université du Québec à Montréal (UQAM), l'Université Concordia, l'Université de Sherbrooke, l'Université McGill, HEC Montréal, l'École de technologie supérieure, l'École nationale d'administration publique, l'École polytechnique de Montréal et l'Institut national de la recherche scientifique s'attellent toutes à remédier à cette situation.

« On se bat pour convaincre les gens de l'importance des établissements universitaires, leur apport à la société en général », avance Jean-Philippe Wauthier, porte-parole de la campagne.

Ayant lui-même fréquenté deux universités montréalaises (Concordia et l'UQAM), son père ayant longtemps travaillé à l'Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) où il a également étudié, l'animateur soutient qu'il n'y a pas « de plus belle cause pour [lui] ». « J'ai vu l'impact qu'a l'UQAC en région et c'est la même chose à Montréal, dit-il. Il faut se souvenir de ça, il faut aimer nos universités. »

DES PREUVES TANGIBLES

Afin d'attirer l'attention des citoyens, les 10 établissements offriront à la métropole une oeuvre nomade urbaine et éducative. Cent pupitres scolaires peints en rose seront exposés dans la ville et changeront de lieu au fil des jours, révèle Jean-Philippe Wauthier. « Les gens pourront s'y asseoir [...] et à l'intérieur, il y aura des informations concernant les universités et leur présence dans la ville », indique-t-il.

Et puisqu'il n'y a rien de mieux pour faire valoir un argument que de s'armer de preuves tangibles, 10 ensemble fera découvrir aux intéressés ce que les établissements universitaires apportent à Montréal. Dix des mille et une façons dont le fruit du travail des « cerveaux montréalais » existe dans le quotidien des citoyens, une pour chaque université de la campagne, sont mises de l'avant sur le site 10ensemble.ca.

« On a un millier de preuves tout autour de nous de tout ce que ces gens [les universitaires] peuvent inventer et développer, et c'est ce qu'on veut montrer », explique Jean-Philippe Wauthier.

De l'énergie solaire pour chauffer les maisons comme celle du pavillon John-Molson de l'Université Concordia jusqu'à une sonde des chercheurs de Polytechnique Montréal pour détecter les cellules cancéreuses en temps réel, en passant par une application mobile pour les enfants ayant un handicap ou un algorithme à la rescousse de l'industrie du taxi... ces exemples démontrent les liens entre les chercheurs universitaires et notre vie de tous les jours, des liens que les Montréalais ne voient pas nécessairement.

Les établissements d'enseignement supérieur « en ont pris pour leur rhume récemment », considère Jean-Philippe Wauthier. « Il demeure que les universités ne sont pas là pour leurs propres profits, en tout cas pas au Québec, avance-t-il. La campagne permet de nous rappeler qu'elles ont un objectif noble et qu'elles ont besoin d'amour, tout simplement. »