Alors que le sujet des agressions sexuelles contre des jeunes est dans l'actualité, le Comité contre les violences sexuelles dans les écoles réitère sa demande de voir une loi-cadre adoptée bientôt pour les combattre.

La Maison d'Haïti, le Mouvement contre le viol et l'inceste, le YWCA et le groupe Québec contre les violences sexuelles ont rencontré la presse, jeudi à Montréal, pour faire le point sur les démarches entamées à ce sujet.

Mélanie Lemay, cofondatrice de Québec contre les violences sexuelles dans les écoles, affirme que les groupes ont rencontré les ministères de l'Éducation et de la Condition féminine, il y a un an, et que rien n'a débloqué depuis.

« Ça fait plus d'un an qu'on a averti les bureaux qu'il y avait un problème et qu'on voulait qu'ils agissent en la matière. Ce qu'on nous a répondu, c'est que pour le moment, ils mettaient beaucoup d'énergie à mettre en place le cours d'éducation à la sexualité. Donc, ce n'était pas nécessairement leur priorité », a rapporté Mme Lemay.

« C'est sûr que pour nous, ça a vraiment été une grande déception de recevoir un tel message. On ose espérer que le prochain gouvernement qui va être mis au pouvoir va faire en sorte de travailler efficacement sur cette matière », a-t-elle ajouté.

Ces groupes réclament plus de ressources, plus d'éducation, plus d'information et plus de formation en milieu scolaire pour faire face aux violences sexuelles dans les écoles primaires et secondaires, qu'il s'agisse de harcèlement, de « sexting », de partage de photos intimes, d'attouchements, d'agressions ou autres.

Lilia Goldfarb, du YWCA, rapporte le cas d'une fille de sixième année qui s'est plainte qu'un garçon avait sorti son pénis devant elle après l'école. D'autres filles ont aussi dénoncé et elles se seraient fait répondre par la surveillante que c'était un garçon et que « boys will be boys ». Pour Mme Goldfarb, c'est la preuve qu'il y a « banalisation » de ces gestes à caractère sexuel.

Les victimes doivent être mieux accompagnées, les jeunes agresseurs conscientisés, les enseignants et le personnel mieux formés, ont plaidé ces groupes.

Le Comité d'action contre les violences sexuelles dans les écoles, dont font partie ces quatre organismes, entre autres, réclame une loi qui viserait les écoles primaires et secondaires, comme ça a été le cas pour les établissements d'enseignement supérieur.

Plus précisément, il veut un suivi à long terme pour les victimes, de même qu'un suivi pour les agresseurs, « pour qu'ils comprennent les impacts de leur geste, pour favoriser le développement d'un comportement pro social et pour prévenir les récidives ».

Le comité demande aussi de mettre en place des espaces sécuritaires pour encourager à dénoncer les violences subies à l'école.

Il souhaite aussi que l'on crée des équipes multipartites autour des victimes, afin d'assurer la cohérence des interventions des enseignants, de la famille, des intervenants externes et du personnel d'intervention de l'école.

Il veut également des activités d'éducation, de sensibilisation et de prévention auprès des jeunes faites par des organismes qualifiés.