Au cours des trois prochaines années, la Fondation Jean Lapointe rencontrera 85% des élèves qui fréquentent une école secondaire du Québec pour faire de la prévention sur les dépendances.

Un taux de pénétration impressionnant qui est rendu en partie possible grâce à une subvention de 1,5 million consentie lundi par le gouvernement du Québec.

Puisque la Fondation Jean Lapointe s'était engagée à égaliser ce montant, ce sont donc 3 millions qui seront alloués au cours des trois prochaines années pour le déploiement d'ateliers de prévention auprès des adolescents.

Les fonds débloqués par le gouvernement font partie des mesures prévues par Québec pour faire face à la légalisation du cannabis qui devrait survenir l'été prochain.

En entrevue, Annie Papageorgiou, directrice générale de la Fondation Jean Lapointe, souligne que les ateliers «Mon indépendance, j'y tiens!», qui font partie du programme APTE de la Fondation, sont déjà présentés à environ 85% des jeunes de secondaire 1 de la province.

Les nouveaux fonds permettront d'étendre ce programme aux élèves de tous les niveaux du secondaire. La Fondation Jean Lapointe ira donc à leur rencontre à plus d'une reprise au cours de leur parcours scolaire.

Une campagne de sensibilisation sera également mise en place spécifiquement pour les médias sociaux. Et des formations seront offertes en ligne pour les parents et les enseignants.

«On est dans les écoles depuis 10 ans, souligne Mme Papageorgiou. Et grâce aussi à la présence d'autres organismes, on a pu remarquer que les problèmes de consommation chez les jeunes sont passés de 12% à 10% au cours des dix dernières années.»

Une statistique qui fait dire à Mme Papageorgiou que les programmes de prévention pour la consommation d'alcool, de cannabis et d'autres drogues fonctionnent. «Plus on en parle, mieux les jeunes seront outillés et mieux ils vont pouvoir prendre des décisions éclairées», croit-elle.

«L'objectif, c'est de leur faire prendre conscience des risques qu'ils encourent en consommant, mais sans leur faire la morale, ajoute-t-elle. On leur parle de faits scientifiques, on leur parle de ce que ça fait sur leur corps et sur leur développement.»

Et selon Mme Papageorgiou, les jeunes apprécient cet espace de parole qui leur est offert. «Quand on arrive dans une classe, c'est un peu comme si on était des 'rock stars', image-t-elle. Les jeunes ont envie d'en parler, de poser des questions.»