Trois ans. C'est le temps qu'il aura fallu pour que l'école primaire Sainte-Catherine-de-Sienne soit démolie après que ses élèves eurent été contraints de la quitter en raison de moisissures et de mauvaise qualité de l'air.

Lundi, une excavatrice démolissait le toit de l'école du quartier Notre-Dame-de-Grâce qui sera reconstruite à neuf dans les prochains mois. L'intérieur du bâtiment a été démoli, le désamiantage est fait, si bien que les travaux de construction du nouveau bâtiment devraient débuter en juin.

Si tout va comme prévu, les élèves pourront entrer dans cette nouvelle école de la commission scolaire de Montréal (CSDM) à la rentrée 2019.

« On va être obligés de mettre un plan B en place, au cas où. C'est comme dans nos maisons, quand on commence une construction, on espère ne pas avoir de surprise, pas de grève », dit Marie-José Mastromonaco, commissaire scolaire du secteur.

Président du conseil d'établissement et père de trois enfants qui doivent se diriger chaque jour en autobus vers une autre école du quartier, Clovis Gouaillier affirme que les parents vivent depuis la fermeture une « frustration » qu'ils ne savent pas vers qui diriger.

« J'ai acheté ma maison pour être à proximité d'une école, elle ferme. Envers qui je dois être fâché ? Je ne sais plus », dit ce père, qui dénonce l'incurie des différents niveaux de gouvernance dans le domaine de l'éducation.

Le projet de reconstruction de cette nouvelle école de 21 classes coûtera 20 millions. Ce sera une école du XXIe siècle, dit la CSDM.

Le président du conseil d'établissement estime pour sa part que la bâtisse ne risque pas de révolutionner le genre.

« On est content de voir l'école se reconstruire, mais on a un ministre qui dit qu'il faut changer le modèle avec son projet Lab-École. Notre école ne sera pas un nouveau modèle, elle se construit aux normes et elle sera adaptée au système des années 70 », déplore Clovis Gouaillier.