Les enseignants québécois estiment que le ministre de l'Éducation Sébastien Proulx ne les écoute pas et qu'il rejette les solutions qui pourraient améliorer leur quotidien, indique un sondage mené par la Fédération autonome de l'enseignement (FAE).

Les enseignants sondés disent à 86 % ne pas avoir confiance au ministre pour qu'il reconnaisse leur autonomie professionnelle.

« On a un ministre qui n'a pas peur d'aller sur le terrain, mais encore faut-il qu'il fasse quelque chose d'utile pour les profs, qu'il annonce quelque chose qui permette aux profs de voir la lumière au bout du tunnel », dit Sylvain Mallette, président de la FAE.

À la veille de l'élection provinciale, le ministre de l'Éducation « s'agite, lève la poussière ». « L'objectif c'est de cacher le bilan du gouvernement libéral », croit Sylvain Mallette.

La FAE, qui représente 34 000 enseignants de la province, estime que le ministre de l'Éducation a omis de tenir compte de l'avis des professeurs dans les dossiers du Lab-École, du cours d'éducation financière, de l'éducation à la sexualité et du projet de loi 105 sur l'organisation et la gouvernance scolaire, notamment.

Ce faisant, le ministre a renié ses promesses. « Quand il est arrivé en poste, il nous a dit : je veux reconnaître le rôle important que vous jouez au coeur de l'école. Il nous avait promis de reconnaître l'expertise des profs et rien n'a été fait », affirme son président Sylvain Mallette.

Ce sondage a été mené auprès de 900 enseignants et portait sur la Politique de la réussite éducative dévoilée en juin dernier. Il révèle qu'un peu plus de la moitié des enseignants croient que les « modèles d'apprentissage proposés en orientation scolaire et professionnelle ainsi qu'en éducation à la sexualité » ne sont pas de « bonnes voies » pour enseigner ces sujets aux élèves.

Le sondage démontre en outre que 58 % des professeurs croient que le ministre accorde trop de place aux entreprises dans le système d'éducation. 

« On constate qu'il y a une pression qui est exercée par certaines entreprises pour que les programmes de formation professionnelle soient revus, pour qu'ils soient de courtes durées et répondent aux besoins immédiats du marché du travail », observe le président de la FAE.

Il met en garde contre un « affaiblissement des contenus » et des formations trop pointues, qui ne répondent qu'à un seul besoin sur le marché de l'emploi. « Il faut que la formation professionnelle soit aussi une formation de base qui permet aux étudiants d'élargir leur vision », croit Sylvain Mallette.