Des bibliothèques, des locaux de spécialistes ou de services de garde : bien des écoliers montréalais vont en classe dans des endroits qui n'étaient pas prévus pour cet usage. Depuis le début de l'année scolaire, environ 250 locaux ont ainsi été récupérés par la Commission scolaire de Montréal (CSDM) pour y aménager des classes.

Les écoles souvent surpeuplées ont dû s'adapter. « C'est en moyenne plus de trois locaux par école. Cette situation ne permet pas une vie scolaire équilibrée », lit-on dans le plan triennal de répartition et de destination des immeubles adopté hier soir au conseil des commissaires de la CSDM.

Ce plan prévoit par ailleurs l'ajout « dans les prochains mois » d'unités préfabriquées sur le terrain de certaines écoles pour pallier le manque de locaux. « La situation est particulièrement préoccupante pour la rentrée 2018-2019 », y lit-on.

Ce ne sera pas une première pour la CSDM. « On en a déjà malheureusement beaucoup, a dit la présidente de la commission scolaire, Catherine Harel Bourdon. Ce n'est vraiment pas l'idéal, c'est un dernier recours. Depuis six mois, on a ouvert 65 classes d'accueil. C'est 1000 enfants. La pression, on la subit, et l'immigration n'est pas incluse dans les statistiques du Ministère. »

Mme Harel Bourdon a précisé qu'une rencontre est prévue au début de l'an prochain avec la mairesse de Montréal Valérie Plante pour discuter notamment du manque de terrains pour construire de nouvelles écoles.

UNE DOUZAINE D'IMMEUBLES EN VENTE

La CSDM a par ailleurs dévoilé hier la liste attendue des 12 immeubles qu'elle mettra prochainement en vente, dont six hébergent des centres de la petite enfance (CPE).

« Ce soir, c'est le déclenchement du processus pour une éventuelle vente. Ensuite, il faudra faire des demandes au ministère de l'Éducation. Ça prend entre deux et cinq ans, c'est assez fastidieux », a déclaré la présidente de la CSDM.

La commission scolaire assure que les locataires de ces immeubles auront le temps de présenter une offre d'achat avant qu'elle aille de l'avant avec un autre éventuel acheteur.

« Il n'y a pas de vente de feu à la CSDM, pas de vente au privé », a dit Catherine Harel Bourdon.

Guy Arsenault représente les 18 CPE locataires de la CSDM. « On présume que le ministère de la Famille va nous faire un signe quelconque. Est-ce que le gouvernement du Québec va racheter par le ministère de la Famille des bâtiments qu'il a déjà payés par le ministère de l'Éducation ? », a-t-il demandé.

La commissaire indépendante Violaine Cousineau estime que cette situation est « immensément pénible » pour ces centres de la petite enfance. « Qu'on en fasse de véritables partenaires et qu'on les calcule dans nos espaces scolaires », a-t-elle demandé.