Les commissions scolaires présentes sur l'île de Montréal se disent optimistes avec l'arrivée de Valérie Plante à la mairie. Faisant face à un problème de surpopulation dans leurs établissements, elles espèrent rencontrer rapidement la nouvelle mairesse pour débloquer les projets de construction et d'agrandissement d'écoles.

« Dans sa campagne, Valérie Plante axait beaucoup sur les familles. Je suis confiante qu'on va pouvoir s'asseoir ensemble et trouver des terrains [pour de nouvelles écoles] », a réagi Catherine Harel Bourdon, présidente de la Commission scolaire de Montréal (CSDM).

Les relations s'étaient envenimées ces derniers mois avec le maire sortant Denis Coderre. Celui-ci avait multiplié les sorties contre les commissions scolaires, disant vouloir récupérer la gestion des écoles. La CSDM avait également très mal réagi quand Montréal avait proposé de construire de nouveaux établissements sur des terrains non développables, comme sous des lignes électriques ou derrière un terminal pétrolier.

L'élection de Valérie Plante, qui n'affiche pas les mêmes velléités, promet de calmer le jeu. Catherine Harel Bourdon s'est d'ailleurs dite rassurée d'apprendre que la question des écoles avait été à l'ordre du jour de la première rencontre entre la nouvelle mairesse et Martin Coiteux, ministre responsable de la métropole.

« L'administration Plante souhaite être un partenaire du gouvernement du Québec et des commissions scolaires afin de s'assurer d'offrir le meilleur environnement d'apprentissage à nos jeunes. Cet enjeu a d'ailleurs été abordé lors de la rencontre (hier) avec le ministre Coiteux et nous souhaitons faire de même avec les commissions scolaires le plus rapidement possible », a indiqué Marc-André Viau, attaché de presse de la mairesse.

« Pour nous, les commissions scolaires francophones, c'est de la musique à nos oreilles. C'est d'ouverture qu'on a besoin, pas de déclarations par l'entremise de journalistes », ajoute Miville Boudreault, président de la Commission scolaire de la Pointe-de-l'Île (CSPI).

Surpopulation

Les trois commissions scolaires de l'île connaissent un problème de surpopulation dans leurs écoles en raison de la croissance du nombre d'enfants d'âge scolaire dans la métropole. Les deux commissions scolaires anglophones vivent plutôt le problème inverse, connaissant une décroissance de leur clientèle.

Les dirigeants des commissions scolaires espèrent maintenant avoir un tête-à-tête avec la nouvelle mairesse pour discuter du problème. Miville Boudreault souligne qu'en quatre ans, il n'a jamais pu avoir une telle rencontre privée avec Denis Coderre.

Le président de la CSPI souhaite profiter de ces discussions pour éclaircir la façon dont Montréal compte les aider à obtenir de nouveaux terrains afin de bâtir de nouvelles écoles ou agrandir celles qui existent. 

« La Ville va-t-elle, ce qui serait la procédure normale, les acquérir pour nous les donner ensuite ? Ou, ce qui est très différent, est-ce que la Ville va juste nous aider à acheter les terrains ? Il va falloir se pencher là-dessus », dit Miville Boudreault.

Des terrains réservés

En campagne, Valérie Plante s'est engagée à réserver des terrains pour y aménager des écoles, notamment sur le lieu de l'ancien hippodrome. « C'est exactement l'approche qu'il faut prendre », convient Miville Boudreault.

Lors de cette rencontre, la CSDM dit également vouloir trouver des solutions pour accélérer le déroulement des travaux. « Avoir des permis, c'est très long avec la Ville de Montréal. Il faut trouver une façon de travailler pour les constructions d'écoles », dit Catherine Harel Bourdon.

Parmi les autres sujets, la CSDM souhaite également s'entretenir avec la mairesse au sujet des brigadiers scolaires, qui relèvent du SPVM.

Photo Alain Roberge, Archives La Presse

Catherine Harel Bourdon, présidente de la Commission scolaire de Montréal

Photo fournie par la Commission scolaire de la Pointe-de-l’Île

Miville Boudreault, président de la Commission scolaire de la Pointe-de-l'Île