La popularité des programmes d'immersion française ne se dément pas au pays, constate Statistique Canada.

L'organisme fédéral relève une hausse de 4,6 pour cent du nombre d'élèves inscrits en 2015-2016 dans des programmes d'immersion française au sein d'écoles publiques de niveaux primaire et secondaire, par rapport à l'année précédente.

En chiffres, cela veut dire qu'environ 430 000 élèves étaient inscrits dans des programmes d'immersion - où le français est la langue d'enseignement de toutes les matières, comme les sciences et l'histoire.

Cela suit une tendance de hausses annuelles semblables depuis au moins 2011-2012, note Statistique Canada. Cette année-là, quelque 356 000 élèves anglophones apprenaient en français.

Ce qui veut dire que les parents continuent de favoriser ces programmes pour leurs enfants.

Et cela ne tient même pas compte de tous ceux qui envoient leurs rejetons dans des écoles privées, qui offrent aussi des programmes d'immersion française.

«Les demandes pour ces programmes sont en progression constante dans la plupart des provinces anglophones et dans les territoires. Cela s'inscrit dans un mouvement large de volonté parentale d'offrir à leurs enfants la possibilité de développer leur connaissance de plusieurs langues», a expliqué Olivier Dezutter, professeur titulaire au Département de pédagogie de la Faculté d'éducation de l'Université de Sherbrooke.

Les parents pensent que leurs enfants auront un meilleur avenir professionnel et plus d'opportunités s'ils connaissent plusieurs langues, note le professeur et chercheur.

«Dans l'Ouest canadien, la demande pour l'immersion est très forte aussi de la part des familles immigrantes d'origine asiatique qui souhaitent, dans le contexte canadien, que leurs enfants connaissent trois langues: la langue d'origine, l'anglais et le français qu'ils peuvent apprendre à l'école.»

Le succès de ces programmes d'immersion est tel qu'il pose des problèmes de recrutement d'enseignants, rapporte-t-il.

Pour expliquer ce choix des parents, M. Dezutter souligne que de nombreuses études ont montré que le temps normal d'apprentissage dans un programme régulier à l'école n'est pas suffisant pour arriver à un bon niveau de maîtrise de la langue seconde. Alors que les programmes d'immersion augmentent le temps de contact avec le français et élargit de plus les compétences puisque plusieurs disciplines scolaires différentes sont données dans la langue seconde.

Au total, un peu plus de cinq millions d'élèves au Canada étaient inscrits à un programme public d'enseignement primaire ou secondaire en 2015-2016. Au terme de cette année scolaire, près de 350 000 élèves ont obtenu un diplôme d'une école secondaire publique.